L’ÉTUDE, conduite dans le cadre de l’Eortc (Organisation européenne sur la recherche et le traitement des cancers), a porté sur les cancers du rectum T3-4 résécables.
Mille onze patients ont été répartis par randomisation dans quatre groupes de traitement :
– radiothérapie préopératoire seule (45 Gy administrés sur cinq semaines), traitement standard ;
– radiothérapie plus chimiothérapie préopératoire (5FU et acide folinique) ;
– radiothérapie préopératoire et chimiothérapie postopératoire ;
– radiochimiothérapie préopératoire et chimiothérapie postopératoire.
L’étude tentait de répondre à deux questions : la chimiothérapie par 5FU/acide folinique associée à la radiothérapie préopératoire a-t-elle un bénéfice sur la survie ? La chimiothérapie postopératoire a-t-elle un bénéfice sur la survie ?
Les résultats après un suivi moyen de 5,4 ans sont publiés dans le « New England Journal of Medicine ». Ils montrent que :
– l’addition d’une chimiothérapie à la radiothérapie préopératoire n’a pas d’effet sur la survie ;
– la chimiothérapie postopératoire n’a pas d’effet non plus sur la survie, mais les courbes de survie s’écartent après quatre ans, suggérant un effet décalé, à suivre ;
– la chimiothérapie associée à la radiothérapie préopératoire, ou délivrée en postopératoire, diminue d’un facteur 2 les récidives locales par rapport à la radiothérapie préopératoire seule (8,6 % contre 17 %).
«En pratique, la chimiothérapie pré- ou postopératoire n’a pas de bénéfice sur la survie», déclare au « Quotidien » le Pr Jean-François Bosset.
L’urgence concerne les métastases.
«Lorsque l’on administre une radiothérapie préopératoire, on diminue les récidives locales dans un même ordre de grandeur en associant la chimiothérapie à la radiothérapie, ou en la délivrant après la chirurgie. »
Puisque, parmi quatre récidives, trois sont des métastases et une est une récidive locale, note le Pr Bosset, «l’urgence maintenant est de trouver des traitements et/ou des stratégies qui diminuent fortement les métastases, pour espérer augmenter de façon significative la survie. ».
« New England Journal of Medicine », 14 septembre 2006, Bosset et coll.
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