Décision Santé. Avez-vous constaté une augmentation des fermetures de service ces dernières années ?
Philippe Blua. La chute de la démographie médicale engendre en effet beaucoup de fermetures. Nous avons regretté que les quelques mesures de la loi HPST tendant à contrôler l’installation des médecins aient été supprimées. Ce sont des fermetures contraintes. De plus, les modes d’exercice ont évolué : les médecins préfèrent maintenant travailler en groupe pour bénéficier de conditions de vie moins pénibles. Par ailleurs, je suis un peu gêné par ces seuils d’activité. Grâce à la loi HPST, les établissements peuvent se grouper en communauté hospitalière de territoire (CHT). Ne faudrait-il pas considérer l’activité sur la CHT plutôt que sur chacun de ces établissements ? Il y a là un manque de cohérence.
D. S. La qualité est-elle la seule raison de la fermeture de ces actes ?
P. B. Il faudrait aussi compléter ces seuils d’activité par des études d’épidémiologie : on peut être très bons à 1 500 et mauvais à 2000 ! Par ailleurs un autre problème se pose, qui est celui de la pertinence des actes : en France par exemple, on fait beaucoup plus d’appendicectomies qu’en Angleterre, pour des populations comparables ! si l’on doit faire de la qualité, il faut la faire dans tous les domaines, à la fois sur la pertinence et la réussite des opérations !
D. S. Y a-t-il des fermetures uniquement motivées par des raisons économiques ?
P. B. C’est relativement rare, même si le cas de l’AP-HP est exceptionnel. À l’AP, il y a des hôpitaux entiers qui ont été fermés, comme Bretonneau, Saint-Vincent de Paul. L’AP-HP est en perpétuelle restructuration… En revanche, il arrive assez souvent que l’on regroupe dans une même unité d’hospitalisation plusieurs spécialités. À l’hôpital de Calais par exemple, on trouve au même étage l’hospitalisation viscérale, l’ORL et l’urologie. Ce genre de regroupement est assez fréquent.
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