C'EST UNE NOUVELLE réjouissante : les jeunes auraient (tout récemment) décidé de bouder la cigarette. La preuve en chiffres : sur près de 55 000 jeunes relevant du rectorat de Paris interrogés, la proportion de fumeurs chez les 12-19 ans a baissé de 55 % depuis le lancement du plan Cancer de 2003 (- 80 % chez les 12-13 ans et - 61 % pour les 14-15 ans). Ces résultats optimistes sont présentés par le mouvement Paris sans tabac , qui explique cet « effondrement » de la consommation du tabac chez les jeunes par une « dénormalisation de l'image de la cigarette en France », grâce à l'effet successif des lois Veil de 1976 puis Evin en 1991 et du plan Cancer en 2003. C'est surtout avec le spot télévisé de 2002 alertant sur un produit de consommation courante (le tabac) contenant différents produits toxiques que « la norme sociale s'inverse » : « Le tabac, considéré comme un produit sympathique qu'il ne fallait pas fumer car dangereux pour la santé, est devenu un produit polluant et malsain, un produit à ne pas consommer. »
« Depuis quelques années, les jeunes deviennent de plus en plus réceptifs au contrôle du tabagisme », estiment Paris sans tabac et Actif, qui relèvent un « profond changement de mentalité ».
La diminution de la consommation enregistrée chez les jeunes serait le fruit non seulement du sevrage tabagique, de plus en plus fréquent, mais aussi et surtout d'une moindre initiation à la cigarette.
Le changement de mentalité est particulièrement perceptible dans les universités d'Ile-de-France, selon l'enquête réalisée par Actif auprès de plus de 6 000 étudiants. Parmi les 29 % de fumeurs recensés, 17 % sont des fumeurs quotidiens, 12 % des fumeurs occasionnels. Plus de 80 % des fumeurs comptent s'arrêter (dont 11 % dans le mois qui vient). Seulement 20 % des étudiants interrogés considèrent que la fumée peut gêner les autres mais 53 % se déclarent eux-mêmes gênés par cette fumée et 65 % souhaitent une « université sans tabac ».
Les universités au rapport.
Un auto-audit a été proposé aux responsables tabac des universités, afin de mesurer l'adéquation des universités à la charte « Universités sans tabac »* et la mobilisation des responsables. La charte, dite « progressiste », vise notamment l'application de la loi, avec l'aménagement effectif d'espaces fumeurs afin que personne « ne soit exposé involontairement à la fumée de tabac ».
L'audit s'est déroulé tout au long de l'année 2004. En janvier, aucune université n'atteignait le score moyen de 50 sur 100 (il campait à 18 sur 100). En décembre 2004, seules trois des dix-sept universités interrogées (treize ont répondu) dépassaient le score moyen. Mais le progrès réalisé en un an est néanmoins « considérable », puisque le score moyen des facultés interrogées est passé de 18 sur 100 en janvier 2004 à 43 sur 100 en décembre.
Reste à savoir si les chiffres parisiens sont transposables pour l'ensemble de l'Hexagone.
* Charte adoptée début 2004 par les associations partenaires du projet Festif (Facultés et écoles sans tabac en Ile-de-France) pour la proposer aux établissements d'enseignement/
Paris sans tabac 7, rue du Château-d'Eau, 75010 Paris, tél. 01.44.84.29.49, pstabac@ifrance.fr. Actif, 13, rue des Archives, 75004 Paris, tél. 01.48.04.55.31, sanstabac@festif.org.
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