Maâthermes, un essai randomisé contrôlé, a porté sur 257 patients obèses (IMC › 30 kg/m2) ou en surpoids (IMC entre 27 et 30 kg/m2) de 51 ans en moyenne, dont 80 % de femmes. Suivis par leur médecin généraliste, les patients du groupe « témoin » ont bénéficié de conseils diététiques. Reçus dans cinq stations thermales (Brides-les-Bains, Capvern-les-Bains, Vals-les-Bains, Vichy et Vittel), les patients du groupe « cure » ont suivi pendant trois semaines un traitement thermal spécifique pour l’obésité : cure de boisson, bain bouillonnant, enveloppement de boue, massage sous affusion, exercices en piscine et conseils diététiques. Des activités physiques non obligatoires et un régime diététique leur étaient également proposés.
Des résultats durables
Le suivi à 14 mois a permis de constater une perte de poids moyenne et une réduction d’IMC deux fois plus importantes dans le groupe « cure » par rapport au groupe « témoin » : - 3,86 kg vs – 1,56 kg, et - 1,63 kg/m2 vs – 0,58 kg/m2. Le pourcentage de patients ayant perdu au moins 5 % de leur poids était de 45 % dans le groupe « cure » s 25 % dans le groupe témoin. « La cure représente une rupture avec le quotidien et joue souvent le rôle d’un starter qui aide à changer son style de vie de retour au domicile », souligne le Dr Thierry Hanh, coordinateur de l’étude.
Selon le Dr Jean-Michel Lecerf (Institut Pasteur de Lille), « la prise en charge multifactorielle du thermalisme correspond bien à la complexité de l’obésité. Les données de l’étude sont claires et convaincantes, avec une durée d’évaluation de 14 mois qui représente un point positif, dans une pathologie où les études se content contentent souvent de 2 à 6 mois. Même si les patients reprennent un peu de poids et se stabilisent, c’est déjà une victoire ! Il serait intéressant de mettre en place un suivi prolongé, et de faire une analyse plus fine sur le type de patient qui bénéficie le plus de cette prise en charge ». Il conclut en rappelant que la cure a deux avantages : son innocuité totale et un coût raisonnable pour la santé publique.
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