Bradypnée, tirage...
La dyspnée laryngée aiguë de l’enfant est en règle générale facile à reconnaître. Elle se manifeste par une bradypnée inspiratoire à laquelle sont associés un tirage caractérisé par une dépression des parties molles visibles au niveau des creux sus-claviculaires, sus-sternaux et des espaces intercostaux, une toux et une modification de la voix qui peut être rauque ou éteinte.
Cette dyspnée peut s’accompagner d’un bruit respiratoire anormal : stridor, correspondant à la vibration des structures laryngées. Le siège du tirage, les caractéristiques de la toux et des cris permettent de localiser l’obstacle au niveau du larynx et d’éliminer les autres causes de bradypnées que sont les dyspnées d’origine nasale, pharyngée, trachéale ou bronchique. L’appréciation de la gravité est une étape importante de la prise en charge car elle permet de conditionner l’urgence du traitement. Les signes de dyspnée précédemment décrits sont généralement présents dans les formes aiguës de dyspnée laryngée et sont associés à des degrés divers, à des sueurs, une tachycardie, une cyanose (parfois précédée d’une pâleur intense), des troubles du rythme respiratoire... Ces signes imposent une attitude d’urgence.
Pas de décubitus dorsal
En l’absence de signes de gravité, l’examen clinique sera réalisé l’enfant assis sur les genoux de sa mère, en se méfiant du risque, toujours possible, d’aggravation brutale. Il faut absolument éviter tout décubitus dorsal et toute hyperextension de la nuque chez un enfant ayant tendance à rester spontanément assis ou penché en avant. Un examen brutal à l’abaisse-langue doit être également évité.
Corticoïde
La vapeur chaude peut calmer un peu la dyspnée, mais le véritable traitement repose sur l’administration de corticoïdes : 10 gouttes/kg de Celestène peros. L’amélioration doit alors se produire dans le quart d’heure qui suit et, si tel est le cas, le praticien peut alors laisser une ordonnance de corticoïdes per os (Celestène 10 gouttes/kg) le matin pendant trois jours. Les laryngites aiguës sous-glottiques étant virales, il est inutile de prescrire des antibiotiques.
Service d’urgence
Si l’amélioration attendue ne se produit pas ou si, d’emblée, l’état de l’enfant est grave, il faut le faire transporter dans le service d’urgence le plus proche où on pourra lui administrer, sous surveillance d’un scope et de la saturation transcutanée en oxygène, un aérosol d’adrénaline. La posologie est de 5 mg d’adrénaline, sous aérosol d’oxygène. L’amélioration de la respiration doit être franche. Il faut surveiller l’enfant ensuite pendant une ou deux heures car il peut y avoir réapparition de la dyspnée. Si cette réaggravation ne se produit pas, l’enfant peut rentrer chez lui avec une ordonnance de corticoïdes peros. Si le résultat est insuffisant, ou en cas de rebond, un deuxième aérosol d’adrénaline peut être administré, mais l’enfant doit être hospitalisé pour surveillance. Enfin, en cas d’échec, l’enfant doit être intubé. La durée de l’intubation pour une laryngite aiguë sous-glottique est de un ou deux jours. L’endoscopie est inutile dans les formes usuelles de laryngite aiguë du nourrisson.
Les indications d’une endoscopie sont : l’enfant de moins de 6 mois (la laryngite peut être le mode de révélation d’un angiome sous-glottique) et la dyspnée laryngée qui ne cède pas dans les délais habituels (la laryngite aiguë peut être le mode de révélation d’une papillomatose laryngée, d’une sténose sous-glottique). Certains enfants font des laryngites à répétition, ce qui est angoissant pour toute la famille. Un facteur favorisant accessible à un traitement doit donc être recherché. Les deux examens complémentaires à demander en première intention sont les tests allergologiques et la pH-métrie oesophagienne. Ce n’est qu’en cas de négativité de ce premier bilan que l’on fera une endoscopie.
D’après la communication du Dr Martine François (hôpital Robert-Debré, Paris) lors d’une réunion de FMC organisée avec le concours du groupe d’audioprothésistes Entendre.
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