De même qu’il existe des groupes sanguins, il existerait des groupes de flore intestinale (entérotypes). C’est ce que suggère un travail du consortium européen MetaHIT.
En mars 2010, les chercheurs du projet européen MetaHIT, coordonné par le centre de recherche de l’INRA de Jouy-en-Josas, ont publié le premier séquençage de l’ensemble des gènes des bactéries hébergées par le tube digestif humain (métagénome).
Dans une nouvelle étude, ces mêmes chercheurs montrent que les individus se répartissent en trois grands groupes distincts en fonction de la composition de la flore intestinale. Cette classification, comme celle des groupes sanguins, est spécifique des individus, ce qui a conduit les chercheurs à parler d’entérotypes.
Dans ce travail, les chercheurs ont analysé le métagénome des bactéries issues d’échantillons intestinaux de 39 individus réparties sur 3 continents : français, danois, italiens, espagnols, américains et japonais. Puis étendu l’analyse à 85 échantillons prélevés dans des populations danoises, puis à 154 issus de populations américaines. Résultats : tous les individus peuvent être classés en 3 groupes distincts selon la nature des bactéries contenues dans le tube digestif et des fonctions qu’elles codent.
En utilisant certains gènes bactériens comme biomarqueurs, les chercheurs ont montré qu’il existe des corrélations entre ces marqueurs fonctionnels et des caractéristiques telles que l’âge, le sexe, l’origine géographique ou la masse corporelle. Ce qui apporte la preuve du concept selon lequel l’analyse de la flore intestinale pourrait aider au diagnostic de maladies telles que l’obésité ou la maladie de Crohn.
Cette classification va permettre de conduire des analyses comparatives, notamment sur les facteurs qui favorisent la survenue d’une obésité, d’un diabète... Cette classification permettra aussi de développer des outils diagnostiques et d’améliorer les études nutritionnelles.
Manimozhiyan Arumugam et coll. « Nature » en ligne.
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