À quoi ressemble la journée d'un généraliste ? Le régime social des Indépendants (RSI) en donne un aperçu à travers une plaquette illustrée en bandes dessinées.
Ce document d'une vingtaine de pages (disponible en téléchargement au format Powerpoint) met en scène des situations banales auxquelles sont confrontés quotidiennement les médecins, mais qui peuvent les exposer au stress et au surmenage. Il a été conçu par des médecins en partenariat avec la CRAMIF, l'ACMS et l'ASP (1).
« C'est un outil que nous avons conçu pour sensibiliser les praticiens au risque de burn out et lancer des pistes de réflexion pour le prévenir » précise le pôle santé profession libérale du RSI.
Le phénomène touche il est vrai de nombreux confrères. Selon une enquête de l'URPS médecins libéraux de la région Centre menée en janvier 2013, près de 36% des généralistes interrogés faisaient de la prévention de l'épuisement professionnel leur priorité numéro un, devant la réorganisation du cabinet et l'adaptation aux nouveaux modes d'exercice.
Crédit illustration : Marc Fersten pour le RSI
Les médecins n'auront aucun mal à se reconnaître dans les situations décrites dans la BD préventive du RSI. Chacune d'elle s'accompagne d'une série de propositions décrivant comment le praticien est susceptible de réagir lorsqu'il y est confronté. Certaines de ces réponses sont synonymes de souffrance liée au travail. Des conseils sont alors prodigués sur la façon de diminuer les facteurs de stress.
Urgences, agressions verbales, tracasseries administratives...
« La journée particulièrement stressante d'un médecin de ville » commence à 7h30. En route vers son cabinet, ce praticien fictif livre ses états d'âmes : « Et une nouvelle journée de galère, pourvu que je tienne le coup ! » pense le médecin stressé.
Vers 10h15, arrivée au cabinet après une séance de visites. La salle d'attente est comble. Une situation qui peut donner au professionnel le « sentiment d'être débordé, de ne pas être compétent ». Cette réaction doit naturellement l'alerter sur son état de surmenage.
La BD égrène les situations de stress : visite d'un patient en soins palliatifs, pause déjeuner express devant l'ordinateur, sollicitations permanentes au téléphone, patients exaspérés faisant irruption pendant un autre rendez-vous... sans oublier l'invasion des tâches administratives, la difficulté à mener sa vie familiale sereinement…
Les troubles du sommeil, de la mémoire, de l'estime de soi, la fatigue chronique, l'irritabilité, sont autant de signes d'alerte. Les médecins le savent, mais sont-ils toujours aussi attentifs à leur propre santé qu'ils le sont pour celle de leur patient ? Rien n'est moins sûr.
(1) CRAMIF : Caisse Régionale d'Assurance Maladie d'Ile-de-France - ACMS : Association interprofessionnelle des centres médicaux et sociaux de santé au travail - ASP : Service de santé au travail des Métiers et Industries de santé.
Et vous docteur comment allez-vous ? Combien de fois avez-vous imaginé qu’un jour, vos patients pourraient inverser les rôles et vous interroger sur votre santé… ?
« Le Quotidien », en tout cas, va s’intéresser de très près à cette question en 2014, de façon régulière et sous toutes les facettes : la prévention, les soins et la maladie, la prise en charge médicale, les recours socio-professionnels…
Le sujet restant mal connu, vous pouvez participer à cette auscultation collective en répondant à notre sondage en ligne sur la santé des médecins. Sept questions simples portant sur votre suivi médical, votre comportement en cas de maladie ou encore vos aspirations vous sont posées. Votre collaboration permettra à ce nouveau rendez-vous d’aller plus loin. Nous vous en remercions par avance.
PARTICIPEZ À NOTRE ENQUÊTE SUR LA SANTÉ DES MÉDECINS
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature