LE MOUVEMENT DE GRÈVE lancé le 9 novembre par le Syndicat national des enseignants de médecine générale (Snemg) a été voté par les départements universitaires et les collèges d’enseignants de presque toutes les facultés de médecine de l’Hexagone. «Les généralistes enseignants suivent massivement ce mouvement soutenu par les internes», commente le Dr Vincent Renard, président du Snemg. Seules les universités de Caen, Rennes et Marseille ne se sont pas associées au mouvement. Partout ailleurs, les professeurs associés de médecine générale et les maîtres de stage ont arrêté toute activité universitaire. Ils n’assurent plus leur enseignement, n’encadrent plus les internes et étudiants en stage et ne remplissent plus leurs obligations administratives. En dépit de la parution du décret inscrivant la médecine générale au sein du Conseil national des universités (CNU) et de celle attendue du décret précisant les modalités du stage de médecine générale pendant le 2e cycle, annoncée par Xavier Bertrand dans nos colonnes (« le Quotidien » du 23 octobre), les généralistes enseignants craignent que la filière universitaire de la discipline reste une «coquille vide». «Les perspectives pour les étudiants, les internes et les enseignants de la discipline font toujours cruellement défaut et les moyens pour la mise en place de la filière universitaire sont dramatiquement absents», indique le Snemg. Les généralistes enseignants réclament une revalorisation de leur statut et de leur rémunération, et estiment indispensable que soit nommés très rapidement 125 enseignants de médecine générale et titularisés 250 enseignants associés.
La grève des généralistes enseignants a reçu le soutien de nombreux syndicats : d’internes (Isnar-IMG), de jeunes généralistes (Snjmg) et de médecins seniors (Unof-Csmf, MG-France, Espace Généraliste, SMG...). Elle a en revanche fait grincer des dents du côté des doyens de faculté, responsables de l’encadrement de l’enseignement. «Aucune discipline universitaire médicale n’a jamais fait la grève des enseignements en mettant à mal la formation des étudiants qui reste, quelles que soient les difficultés de l’heure, notre mission fondatrice», déplore la Conférence des doyens. La grève inédite et illimitée du Snemg est jugée excessive par les doyens. «Nous soutenons le combat des enseignants, mais nous n’approuvons pas leur méthode, qui met les facultés dans une situation très inconfortable, résume Roger Gil, secrétaire général de la Conférence des doyens. Nous sommes responsables de ces étudiants. Doit-on les convoquer à la faculté alors qu’ils ont loué un studio près de leur terrain de stage? Comment vont-ils valider leur stage et terminer leur formation? Cette épreuve de force, dont nul ne sait combien de temps elle va durer, est inquiétante.»
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