Pas facile de dresser un tableau la permanence de soins qui soit à la fois exhaustif et fidèle de la diversité locale. Celui auquel l’Ordre des médecins s’attelle avec constance depuis huit ans a le mérite d’exister, même la photographie de l’offre médicale et de l’accès aux soins qu’il propose ne peut rendre compte avec précision de la situation et des solutions mises en œuvre dans chacun des 2 331 secteurs de garde de l’Hexagone. Ce rapport mérite néanmoins qu’on le décortique, car la pds est un bon baromètre, annonciateur d’embellies, mais aussi de dépressions et de tempêtes pour la médecine générale…
On tirera d’ailleurs cette année deux conclusions opposées de l’enquête 2011. La première incline à l’optimisme. Les principaux clignotants sont en effet au vert. N’en déplaise aux esprits chagrins, il se confirme que les médecins sont majoritairement au rendez-vous de la permanence de soins. C’est vrai en tant qu’effecteurs, mais aussi comme régulateurs, puisque dans la quasi-totalité des départements c’est grâce à vous que les centres d’appel fonctionnent. On relèvera aussi que les réquisitions régressent, si l’on en croit les remontées des conseils départementaux. Enfin, doucement mais sûrement, les maisons médicales de garde continuent d’essaimer sur tout le territoire : à tant parler des maisons de santé ces dernières années, on les avait un peu oubliées…
Quelques signaux doivent néanmoins alerter les pouvoirs publics. En dépit du regroupement des tours de gardes, les médecins généralistes sont chaque année un peu moins nombreux à relever le défi. Corollaires de cet essoufflement, la croissance des tableaux incomplets et le fait que désormais plus de la moitié des secteurs n’assurent plus la pds passée minuit. La décrue démographique risque d’amplifier ces phénomènes dans les années à venir. Dans ce contexte, l’Ordre juge « inexorables » de nouvelles fusions de secteurs. Mais il souligne aussi que « la resectorisation a ses limites ». D’autant que le transport des patients n’est toujours ni organisé, ni budgétisé, la pérennité des MMG pas garantie, l’essor de la télémédecine encore virtuel et le renfort de médecins salariés (ou de spécialistes libéraux ?) pas effectif… Parmi d’autres, ce sont des points cruciaux que les ARS vont absolument devoir résoudre via les nouveaux cahiers des charges de la pds. Toutes les pistes sont à étudier. Mais vite !
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