DANS SES CINQ territoires de santé, la région Champagne-Ardenne constate que les récentes adaptations de son offre de soins en périnatalité ne suffisent pas pour répondre aux besoins de la population. Pendant la période 1999-2005, quatre maternités privées ont pourtant fermé leurs portes et deux cliniques rémoises ont fait maternité commune ; au total, les capacités de la région en obstétrique ont diminué de 14,7 %. Il n’empêche, du chemin reste à parcourir puisque la région est la plus mauvaise en France en termes d’adéquation des naissances au niveau des maternités, les transferts ne se faisant pas aussi systématiquement qu’il le faudrait, en particulier vers les maternités de niveau IIB (soins intensifs néonatals). En outre, le réseau périnatal a longtemps péché dans la région par de multiples insuffisances (pas d’informations fiables sur l’activité des maternités, faible niveau des tranferts in utero...).
Résultat : pour sa troisième édition, le schéma régional d’organisation sanitaire (Sros 3) poursuit l’oeuvre du Sros 2. Le principe de la suspension ou de la fermeture des maternités réalisant moins de 300 accouchements par an est réaffirmé, pour peu qu’elles mettent en péril «la qualité et la sécurité de la naissance», ce que jugera un travail d’évaluation annuel. Le Sros renforce le réseau régional « périnatalité » dans son rôle d’orientation des femmes enceintes et d’organisation des dépistages néonatals ; il encourage le recours à la télémédecine. Y compris dans les annexes (opposables) du Sros, les maternités ne sont pas oubliées. C’est ainsi que dans l’agglomération d’Epernay, le centre hospitalier Auban-Moët et la clinique Saint-Vincent sont invités à partager leurs plateaux techniques chirurgical et obstétrical.
Néanmoins, comme dans les autres régions, ces annexes font la part belle à la réorganisation de la chirurgie. En Champagne-Ardenne, une révision générale des capacités a déjà été faite en 2000 : elles ont diminué depuis de près de 6 % (– 8,3 % en hospitalisation complète tandis que la chirurgie ambulatoire enregistrait un boom de 37,2 %). La recomposition continue avec le Sros 3 qui précise : «Sur les sites dans lesquels plusieurs établissements ont une activité chirurgicale et dont un ou plusieurs ont un potentiel en termes d’équipe chirurgicale ou d’activité susceptible d’être insuffisant, un regroupement de leurs activités sur un plateau technique chirurgical commun doit être envisagé.» Dans ce cadre, par exemple, les activités chirurgicales du groupement hospitalier Sud Ardennes et des cliniques de Courlancy et Priollet-Courlancy doivent s’organiser au sein du groupement de coopération sanitaire qui les réunit et ce dispositif ne sera pérenne que si qualité et volume d’activité, évalués chaque année, sont au rendez-vous. Autre exemple : dans le sud de la Haute-Marne, ce sont les hôpitaux de Chaumont et de Langres, ainsi que les cliniques privées des deux villes qui sont appelés à faire plateaux techniques communs.
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