Le livre du mois

La peur au-dessus de nos moyens

Publié le 20/01/2011

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C’est un nouveau pamphlet que nous livre une fois de plus Jean de Kervasdoué, titulaire de la chaire économie de la santé au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam). Après avoir pourfendu l’écologisme ambiant dans son essai au vitriol Les Prêcheurs de l’apocalypse, Jean de Kervasdoué, sur la même lancée, jette des anathèmes contre le principe de précaution, qui se répand dans la société française, et qui n’est rien d’autre que le cache-sexe d’une peur généralisée du progrès et de l’avenir. Avec pour corollaire l’abandon par la France de l’aventure scientifique, la gabegie, la baisse de compétitivité de nos entreprises. Au fil de cet essai, empreint d’esprit sarcastique, De Kervasdoué épingle en tête des chapitres une série d’adjectifs qui caractérisent de manière ironique ce nouvel obscurantisme : incantatoire, naturelle, cancérigène, précautionneuse… un exemple : l’obsession des aliments cancérigènes. Or, en choisissant un menu bio, composé de salades, soupe au tofu, tarte à la citrouille, etc., de Kervasdoué démontre que tous ces éléments « naturels » contiennent soit des oestrogènes, soit des produits mutagènes, ou cancérigènes. Autre exemple, la gestion de la grippe A, exercice pratique, s’il en est, de l’application du principe de précaution, à l’origine d’une gabegie sans pareille : « La gestion de cette épidémie a été en effet un étalage de la puissance financière des riches qui dégoulinent de moyens pour se prémunir d’un risque dont on a su assez vite qu’il était mineur ». Salvateur, par les temps qui courent.

Jean de Kervasdoué. La peur est au-dessus de nos moyens. Plon. 19 euros.