L’AGENCE de la biomédecine vient de délivrer des autorisations de recherche sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires humaines à six équipes françaises. L’une de ces équipes va, pour la première fois, être autorisée à créer des lignées cellulaires à partir d’embryons surnuméraires, ce qui est la principale nouveauté.
Les travaux autorisés par l’agence vont porter sur le décryptage des mécanismes de différenciation des cellules souches embryonnaires humaines, sur leur utilité dans l’élaboration de modèles d’étude de maladies ou bien sur l’évaluation du potentiel thérapeutique de ces cellules.
Sur les six protocoles de recherche autorisés, cinq font appel à des lignées de cellules souches embryonnaires humaines importées. Le sixième projet, mené par l’équipe de Marc Peschanski et Stéphane Viville (AFM, Evry), propose de dériver de nouvelles lignées à partir d’embryons surnuméraires «ne faisant pas l’objet d’un projet parental» et porteurs de maladies monogéniques identifiées lors d’un diagnostic préimplantatoire (DPI). Le DPI est pratiqué après une FIV et avant l’implantation dans l’utérus, pour choisir un embryon indemne de maladie lorsqu’un couple porteur d’une maladie génétique craint d’avoir un enfant atteint. C’est la première fois qu’un protocole de création de lignées cellulaires à partir d’embryons surnuméraires est autorisé en France. Entre septembre 2004 et février 2006, douze équipes françaises ont été autorisées par les ministres de la Santé et de la Recherche, dans le cadre d’un dispositif transitoire, à importer des lignées de cellules souches embryonnaires humaines créées à l’étranger.
L’équipe du Pr Peschanski et celles des Prs et Drs Y. Laabi, W. Vainchenker, L. Coulombel, B. Onteniente et S. Garcia vont travailler en conformité avec les dispositions prévues par la loi de bioéthique du 6 août 2004 : ces recherches sont autorisées à titre dérogatoire, pour une période limitée à cinq ans, dans la mesure où elles «sont susceptibles de permettre des progrès thérapeutiques majeurs et à la condition de ne pouvoir être poursuivies par une méthode alternative d’efficacité comparable».
L’Agence de la biomédecine informe qu’elle entamera en septembre les premières missions d’inspection des équipes autorisées à effectuer les recherches sur l’embryon.
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