L'AFSSAPS affine régulièrement les modalités de prise en charge des patients dyslipidémiques vis-à-vis des maladies cardio-vasculaires en fonction des facteurs de risque en prévention primaire et secondaire. Le risque cardio-vasculaire est désormais plus facile à calculer grâce à une équation qui permet de prédire le risque d'infarctus du myocarde : le traitement des dyslipidémies prévient aussi les accidents vasculaires cérébraux.
Ces nouvelles recommandations « préservent le bons sens clinique », souligne le Pr Eric Bruckert (Pitié-Salpêtrière). C'est toujours en fonction du cas particulier de chaque patient qu'il faut prendre une décision thérapeutique et simplement s'appuyer sur les données statistiques des nombreuses études publiées. Il ne faut pas s'enfermer dans des attitudes dogmatiques, mais il faut bien définir des limites, ou plutôt des objectifs à atteindre.
Sujets à haut risque cardio-vasculaire, les diabétiques sont aujourd'hui les patients les plus vulnérables et, pour eux, il faut certainement être très exigeant sur les objectifs biologiques à atteindre. C'est sans doute en prévention primaire que les avis peuvent être plus divergents, car le risque cardio-vasculaire est nettement moins élevé. Donc, il faut tenir compte des conséquences globales de la mise en route d'un traitement médicamenteux. De nouveaux concepts apparaissent - tel le syndrome métabolique - qui vont modifier la façon de prendre en charge les patients.
Les objectifs thérapeutiques (diététique et/ou médicaments) de l'Afssaps sont les suivants :
- pas de facteurs de risque : LDL inférieur à 2,20 g/l ;
- un facteur de risque : LDL inférieur à 1,90 g/l ;
- deux facteurs de risque : LDL inférieur à 1,60 g/l ;
- trois et plus de trois facteurs de risque : LDL inférieur à 1,30 g/l ;
- patient à haut risque : LDL inférieur à 1,00 g/l.
Le programme d'éducation Pegase.
Le programme d'éducation thérapeutique Pegase soutenu par AstraZeneca, en partenariat avec la Nsfa, le Cfes et Edusanté, fait état de ses premiers résultats à six mois. Ce programme éducationnel concerne des patients en prévention primaire ou secondaire présentant une hypercholestérolémie avec ou sans autres facteurs de risque.
Le protocole inclut 600 patients suivis pendant six mois par 120 médecins randomisés en deux groupes. Au total, 274 patients ont été « éduqués » et 199 forment le groupe contrôle.
Les séances éducatives ont eu lieu dans six centres hospitaliers : Pitié-Salpêtrière à Paris, à Saint-Denis, à Strasbourg, à Toulouse, à Rennes et à Marseille. Le groupe « éduqué » assistait à quatre réunions collectives et à deux entretiens individuels, le but de ces entretiens étant de rendre le patient plus « compétent » sur son problème de santé. Au premier bilan, 87 % des patients ont reconnu que ces entretiens leur avaient permis de mieux prendre en charge leur pathologie, notamment en termes de diététique et d'observance médicamenteuse. Ce projet démontre bien que l'éducation en matière de prévention des maladies cardio-vasculaires est efficace et a sa place au même titre que les traitements médicamenteux.
Cannes. Journées de cardiologie exploratrice et interventionnelle du risque cardio-vasculaire. Symposium scientifique et conférence de presse AstraZeneca.
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