APRES AVOIR reçu de la Lévodopa pendant plusieurs années, les patients atteints de la maladie de Parkinson ont des complications motrices : des dyskinésies (mouvements anormaux) de la face, du tronc et des membres ainsi que des fluctuations motrices, définies comme des périodes de la journée où la réponse à la Lévodopa est faible ou absente (périodes « off ») alternant avec des périodes où les fonctions motrices sont clairement améliorées (périodes « on »).
Plusieurs produits sont utilisés pour réduire ces fluctuations : pergolide, pramipexole, ropinirole, entacapone et tolcapone. Ils apportent une amélioration partielle, mais sont délicats à utiliser, car ils rendent nécessaires des ajustements de la Lévodopa.
Le blocage de la monoamine oxydase (MAO) représente une autre option thérapeutique. La rasagiline est un inhibiteur irréversible et sélectif de la MAO de type B, qui ne se convertit pas en métabolites amphétaminiques.
Une étude dans 74 centres, dont quatre français.
Olivier Rascol et coll. (CHU de Toulouse) rapportent avoir recruté 687 patients parkinsoniens dans 74 hôpitaux (notamment à Aix-en-Provence, Lille, Clermont-Ferrand et Toulouse, mais aussi en Israël et en Argentine). Ces sujets ont été divisés en trois groupes, assignés à recevoir : 1 mg/j de rasagiline (n = 231), 200 mg d'entacapone pour chaque prise de lévodopa (n = 227), ou un placebo (n = 229).
Au terme des dix-huit semaines de l'étude, les investigateurs ont constaté que la rasagiline et l'entacapone avaient significativement amélioré le critère principal d'évaluation, à savoir la durée quotidienne des périodes « off » : - 1,18 heure pour la rasagiline et - 1,2 heure pour l'entacapone, contre seulement - 0,4 heure pour le placebo (significativités respectives : p = 0,0001 et p < 0,0001). Les périodes « on » dénuées de dyskinésies ont augmenté avec les deux produits de 0,85 heure de plus que sous placebo.
Amélioration du score de l'échelle Updrs.
Le deuxième critère d'évaluation était l'amélioration du score de l'échelle Updrs (Unified Parkinson's Disease Rating Scale). Là encore, il a été noté une amélioration des scores d'activités de la vie courante pendant les périodes « off », comparativement au placebo.
La rasagiline a fait preuve d'un profil de tolérance similaire à celui du placebo. La posologie fondée sur une prise de 1 mg par jour est facile à administrer et il n'est pas nécessaire d'effectuer des dosages sanguins de surveillance.
On note que les bénéfices sont indépendants de l'âge (en particulier chez les plus de 70 ans, ce qui correspond à un quart des patients). Ils sont aussi indépendants de l'association ou non à un traitement par la lévodopa.
La rasagiline est en cours d'enregistrement en Europe dans le traitement de la maladie de Parkinson idiopathique.
« Lancet », 12 mars 2005, pp. 947-954 et commentaires pp. 914-916.
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