Insuffisance cardiaque

La resynchronisation réduit la morbi-mortalité

Publié le 13/11/2006
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L’ÉTUDE CARE-HF, multicentrique, internationale, randomisée, a évalué, versus traitement pharmacologique seul, les effets à long terme de la resynchronisation cardiaque associée au traitement médical sur la mortalité et la morbidité des patients souffrant d’une insuffisance cardiaque modérée ou sévère.

Au total, 813 patients présentant une dysfonction systolique ventriculaire gauche et une dysynchronie cardiaque ont été inclus dans cette étude, dont le suivi était au minimum de dix-huit mois et en moyenne de trois ans. Les premières données avaient montré que la resynchronisation cardiaque améliorait la survie des patients insuffisants cardiaques. De nouvelles données, présentées lors du dernier congrès mondial de cardiologie, soulignent que le recours à la resynchronisation cardiaque réduit de 45 % le risque de décès lié à l’insuffisance cardiaque et de 53 % le risque de mort subite cardiaque.

Une autre analyse montre que les bénéfices de la resynchronisation cardiaque s’observent, que les patients soient ou non diabétiques : la réduction de la mortalité est de 39 % chez les diabétiques (207 patients, soit 25,9 % de l’effectif) et de 40 % chez les patients indemnes de diabète. Chez les diabétiques, la resynchronisation a en outre réduit le risque de survenue de tous les événements prédéfinis, tels que les décès par insuffisance cardiaque et les décès de toute cause, les hospitalisations non planifiées pour une aggravation de l’insuffisance cardiaque ou pour une cause cardio-vasculaire. La resynchronisation a également permis d’améliorer la classe Nyha de l’insuffisance cardiaque ainsi que la qualité de vie.

Une autre analyse, basée sur les résultats des études CARE-HF et COMPANION, fait état d’un rapport coût/efficacité favorable de la resynchronisation cardiaque. Pour le Pr John Cleland, président du comité de pilotage de l’étude CARE-HF, «la resynchronisation cardiaque associée à un défibrillateur implantable semble également une option présentant un rapport coût/efficacité acceptable, à condition que l’on soit raisonnablement sûr que le patient ne risque pas de mourir d’une cause autre que cardiaque au cours des cinq à dix années qui suivent».

Congrès mondial de cardiologie 2006, Barcelone.

> Dr PIERRE CONSTANT

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8050