La santé des Français en bonne place selon la commission européenne qui tacle les antivaccins

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Publié le 24/11/2017
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Crédit photo : S. Toubon

« J'encourage ceux qui combattent la vaccination à rendre visite aux parents qui ont perdu un enfant à cause de la rougeole, et à aller dans les cimetières visiter les tombes des jeunes morts de maladies contre lesquelles nous avons maintenant un vaccin », a lancé le commissaire européen chargé de la santé et de la sécurité alimentaire Vytenis Andriukaitis lors de la présentation d'un rapport sur l'état de santé 2017. Les mouvements anti-vaccins « nous ramènent des décennies en arrière, aux années de l'obscurantisme, sinon à l'âge de pierre », a-t-il affirmé, estimant qu'il en va de la « responsabilité morale de ces personnes ».

Lors de cette présention, la Commission européenne a dévoilé un ensemble de 28 fiches décrivant le profil de santé de chacun des pays de l'Union Européenne. Véritables mines de renseignements sur les États respectifs des systèmes de santé en Europe, on y apprend que si la France est un des bons élèves en ce qui concerne la santé de ses habitants, avec une excellente espérance de vie, des décès évitables en baisse et un accès aux soins correct.

Espérance de vie, la France en 3e position 

L'espérance de vie des Français est de 82,4 ans contre 79,2 en 2000. Les rapporteurs attribuent cette amélioration à la baisse de la moralité chez les plus de 65 ans. À 65 ans, une Française peut espérer vivre en moyenne 23,5 ans, dont plus de 10 ans sans incapacité. Nous avons la 3e espérance de vie la plus élevée d'Europe, après l'Espagne et l'Italie.

Les Français restent très exposés aux facteurs de risque, puisqu’ils fument plus, boivent plus et font moins de sport que dans la moyenne des autres pays européens. Une observation paradoxale, quand on voit que dans le même temps, la mortalité évitable des Français compte parmi les plus faible des pays de l'Union Européenne : 78/100 000 habitants par an en 2014 contre 126/100 000 dans le reste de l'Europe. Les taux de mortalité évitable des Françaises et des Français sont donc respectivement la deuxième et la première plus faible d'Europe.

D'autres marqueurs suggèrent une progression en 15 ans : le taux de mortalité hospitalière suite à un infarctus aigu du myocarde ou un AVC a diminué en France. Des programmes de gestion des maladies chroniques ont été introduits et les décès évitables dus à la consommation d'alcool et d'accident de la route ont diminué.

Avec 3 382 euros par an et par habitant, la France consacre 11,1 % de son PIB à la santé, avec un reste à charge pour le malade le plus faible d'Europe, tout en ayant des dépenses de santé supérieures de 20 % à la moyenne européenne.

Prévention des maladies chroniques insuffisante en Europe

Lors de sa présentation, le commissaire européen à la santé Vytenis Andriukaitis a également dressé la liste des axes d'amélioration communs à tous les pays européens. « Du fait du vieillissement de la population, 80 % des dépenses européennes sont consacrées au traitement des maladies chroniques, mais seulement 3 % sont consacrés à la prévention, constate-t-il. De plus un quart des Européens n’ont pas accès à un médecin traitant et doivent aller directement aux urgences en cas de problème de santé. »

Les rapports sont destinés aux décideurs publics. Il sera présenté à la prochaine assemblée des ministres de l'Union. Vytenis Andriukaitis appelle de ses vœux une collaboration multisectorielle : « il faut travailler ensemble à travers la taxation, la politique des transports, l’accessibilité à la santé. Une recherche plus approfondie des recommandations, état membre par état membre lors du prochain semestre européen » qui commence en novembre.


Source : lequotidiendumedecin.fr