Il faut en moyenne plus d’un mois (32,3 jours) pour obtenir un rendez vous assez urgent pour une IRM en France. Tel est le constat dressé par l’étude annuelle réalisée pour Imagerie santé avenir (ISA)* sur les équipements en imagerie en France. Dans cette étude, la quasi totalité des structures IRM ont été contactées par téléphone afin d’obtenir un rendez vous pour un patient (fictif) ayant un cancer du colon avec suspicion de métastases vertébrales. « Et le délai d’attente a été de 32,3 jours en moyenne, soit quasiment le même que l’année précédente (34,6 jours) et correspond à près de deux fois l’objectif du plan cancer 2003-2007 qui est fixé à 15 jours », avance Dominique Blanc, président d’ISA.
Des inégalités régionales
Par ailleurs, l’enquête relève de grandes disparités régionales : dans le meilleur des cas, le temps d’attente avoisine les 20 jours. On citera le Nord Pas de Calais, l’Ile de France, la Haute Normandie et le Rhone Alpes, qui sont des régions dynamiques et qui investissent dans de nouveaux équipements. A l’opposé, les Pays de la Loire et la Corse ont des délais dramatiquement élevés : de 62 et 75 jours ! « S’il est difficile de tirer des conclusions pour la Corse, compte tenu de la possibilité pour les insulaires de se faire soigner en région PACA, il est beaucoup plus difficile d’admettre le retard pris par la région Pays de la Loire » commente le Dr Bruno Detournay, auteur du rapport.
Pourtant, la raison ne tient pas, sur le plan national, à un mauvais équipement global. En effet, on compte 592 appareils installés dans tout l’Hexagone (+9% par rapport à 2010), ce qui représente 9,4 IRM par million d’habitants. On n’est donc pas loin de l’objectif de 10 appareils / million d’habitants fixé par le plan cancer 2009-2013. Mais en réalité, c’est au niveau de la répartition géographique que le bâts blesse. Avec d’un côté, des régions très bien équipées comme l’Ile de France, le Nord Pas de Calais, Rhone Alpes et la Champagne Ardennes, qui comptent plus de 10 IRM par million d’habitants. Et de l’autre côté, des régions qui disposent de moins de 7 IRM par millions d’habitants (Corse, Bourgogne, Bretagne et Pays de la Loire) et qui semblent manquer de volonté pour mieux s’équiper.
Augmenter les systèmes de communication et d’archivage d’images
Enfin, « s’il faut plus de scanners et plus d’IRM, il faut aussi installer des plateaux d’imagerie complets et diversifiés, de taille conséquente », évoque Dominique Blanc. Et surtout, il faudrait immédiatement, dès l’examen réalisé, pouvoir le communiquer aux médecins correspondants, pour qu’une décision thérapeutique puisse être prise rapidement. C’est autant de chances de guérison de plus pour le patient », poursuit le président d’ISA, en soulignant ainsi que seulement 20 % des hôpitaux publics sont équipés de systèmes de communication et d’archivage des images intra hospitalier (PACS), ce qui place la France à l’avant dernier rang des pays européens. « Rattraper notre retard dans la mise en place de systèmes de partage d’information permettrait notamment de développer la téléexpertise, la téléradiologie et éviterait la redondance d’examens inutiles », estime Dominique Blanc.
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