> Antiquités
LUNDI, chez Fraysse et associés, c'est un trésor qui est présenté, bien différent des masques de danse et fétiches noircis par les ans, de vrais petits bijoux d'ivoire renfermés dans des écrins et impossibles à dater, faute de références et de points de comparaison. Le plus extraordinaire est un visage dont l'arrondi épouse celui de la défense dont il est sorti. Ce masque de grand initié « lukungu » du Congo, couvert d'une belle patine rouge doré, devrait dépasser 100 000 euros, tout comme un manche d'éventail en ivoire Fang du Gabon, représentant un couple adossé. Les plus petits objets ont aussi beaucoup de charme, comme une amulette « kitekki » du Congo, fétiche du sommeil, créditée de 20 000/25 000 euros.
D'autres petits ivoires du Congo figurent ce même jour dans la vente de Sotheby's, entre 10 000 et 40 000 euros. Mais la plus attendue est la collection Paolo Morigi et les quelques objets emblématiques qu'elle contient : deux statuettes Baoulé de Côte d'Ivoire évaluées chacune entre 300 000 et 350 000 euros, et surtout un extraordinaire tabouret du Cameroun, dont l'assise circulaire repose sur dix statuettes de femmes disposées en quinconce, portant chacune un bébé. Ce meuble étonnant pourrait atteindre 600 000 ou 900 000 euros.
Le lendemain, les collectionneurs devront encore se partager entre la vente Artcurial à l'Hôtel Dassault, et celle de Christie's de l'autre côté du Rond-Point.
La première repose sur un catalogue de modeste épaisseur et de moins de 100 objets, qui contient néanmoins quelques raretés, comme un ancêtre Lobi à deux têtes, du Burkina Faso, estimé 80 000/100 000 euros, ou une harpe Mangbetu du Congo, au manche anthropomorphe et à la caisse gainée de peau, offerte entre 40 000 et 60 000 euros.
Chez Christie's, l'objet phare est un gardien reliquaire Fang du Gabon aux biceps impressionnants et à la patine huileuse et croûteuse comme les aiment les connaisseurs, qui apprécieront aussi l'estimation de 150 000/200 000 euros.
Sur un registre plus futile, on s'intéressera aussi aux bijoux d'or précolombiens proposés en seconde partie de la vente. Une dizaine de pièces qui vont d'un collier constitué de dix-neuf pendentifs d'or mêlés de pierres et de coquillages, estimé 1 000/2 000 euros, à un autre tour de cou formé de singe, mini sculptures en forem de doubles têtes de chauve-souris, d'une valeur de 35 000/55 000 euros.
Il y a aussi un bandeau frontal à 10 000/20 000 euros et un gracieux ornement nasal incrusté de turquoises difficile à porter, même pour 4 500/6 500 euros.
Le lendemain, jeudi, la vedette de la collection de Marie et Philippe de Thézy est une petite tête de terre cuite Ashanti, du Ghana, aux allures de Pompadour, proposée à 20 000/30 000 euros.
De plus gros chiffres figurent dans la vente du lendemain, comme les 100 000/150 000 euros attendus pour chacune de statuettes Byeri Fang du Gabon et du Cameroun et les 150 000/200 000 euros espérés d'un ancêtre Bamana Mali à patine suintante - très appréciée - coiffée d'une sorte de mitre quadrillée qui ressemble un peu à un couvre-théière.
Lundi 6 juin, 14 h 30, Hôtel Drouot, salle 6, SVV Fraysse et Associés. Lundi 6, 17 h et 18 h, Galerie Charpentier, Sotheby's. Mardi 7 juin, 19 h, Hôtel Dassault, Artcurial. Mardi 7 juin 14 h et 19 h, 9, avenue Matignon, Christie's. Jeudi 8 juin, 14 h et 19 h 30, Drouot Montaigne, Calmels-Cohen. Vendredi 9 juin, 14 h, Drouot Montaigne, Calmels-Cohen.
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