VIRGINIE PRADE ne s’attendait pas à un tel baptême du feu. A peine élue présidente de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf), voilà que l’étudiante lyonnaise de 21 ans est confrontée à un premier grand conflit avec le ministère de la Santé.
La répartition des postes d’internat, parue le 28 juin au « Journal officiel » et au coeur des préoccupations des étudiants (« le Quotidien » des 30 juin et 4 juillet). Quelque 4 760 postes d’internat sont offerts cette année aux candidats des épreuves classantes nationales (ECN). Or, du fait de l’intégration aux ECN de 504 résidents qui souhaitent obtenir le diplôme d’études spécialisées (DES) de médecine générale, 4 984 étudiants ont finalement planché sur les neuf dossiers cliniques les 13 et 14 juin. «Le décret du 16janvier 2004 sur les ECN stipule qu’il doit y avoir autant de postes ouverts que de candidats, indique Virginie Prade. Il devrait donc, en toute logique, y avoir 5202postes, puisque c’était le nombre d’inscrits aux ECN. Même si l’on tient compte du nombre de candidats qui ont réellement participé aux épreuves (4984), il manque 224postes. Certains étudiants vont-ils arrêter médecine après la 6eannée?»
L’Anemf estime que le ministère de la Santé a joué à «Madame Irma», en anticipant l’invalidation d’environ 400 étudiants. «On ne sait pas combien d’étudiants ne vont pas valider leur second cycle, c’est de la divination, explique Clément Lazarus, vice-président de l’association, chargé de la communication. Comment va se passer la procédure de préchoix sur Internet s’il y a plus de candidats que de postes?» L’Anemf souhaite qu’un arrêté modificatif paraisse avant la parution des résultats des ECN puisque la répartition des postes d’internat doit être connue avant la levée de l’anonymat des copies. A défaut, l’association, qui a pris conseil auprès d’avocats, envisage de porter l’affaire devant le Conseil d’Etat pour rupture de l’égalité des chances entre les candidats.
«Nous souhaitons pouvoir enfin parler de ce problème autour d’une table avec les ministères concernés, indique Virginie Prade. Nous demandons une nouvelle répartition des postes d’internat qui tienne compte des résultats et du nombre de candidats aux ECN, avec une inadéquation d’environ 100postes pour permettre à tous d’avoir un minimum de choix.» Dans plusieurs facultés, les étudiants ont procédé à des assemblées générales pour dénoncer la répartition des postes. «Ce mouvement d’humeur pourrait s’amplifier si on n’a pas de nouvelle répartition, lâche Clément Lazarus. Certaines facs sont prêtes à déposer un préavis de grève si ça ne bouge pas. On nous balade, et ça nous énerve.»
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