« Les inhibiteurs des SLGT2 pourraient se placer très tôt dans le schéma thérapeutique entre 7-8% d’HbA1c, en seconde intention après la metformine, mais au vu de ces résultats pourquoi pas en première intention. Seuls des essais de plus longue durée permettront de discerner le profil des patients répondeurs ou non, tant sur le contrôle métabolique que sur le poids, car les études dont nous disposons illustrent la grande hétérogénéité des réponses. L’impact sur l’hémoglobine glyquée n’est pas négligeable, entre 1.19-1.45% pour la DAPA 5 ou 10 mg, des valeurs comparables aux analogues du GLP1 ou à l’insuline, surtout lorsqu’on se situe à des niveaux de glycémie déjà bas au départ. En sachant que l’évaluation sur un nombre suffisant de patients des effets indésirables fait défaut dans ces études et notamment des infections urinaires et génitales et en particulier de mycoses, à peine évoquées. Cette population ciblée au taux d’HbA1C peu élevé (7.5-8%), ne souffre pas encore de complications micro-macrovasculaires, ou celles-ci sont asymptomatiques, et ces patients se sentent en bonne santé. Lorsqu’on les traite au prétexte qu’ils ont une hyperglycémie, les effets secondaires prennent de l’ampleur dans la bonne adhérence thérapeutique. L’observance avoisine les 60% pour les ADO, d’une part parce que ces patients diabétiques n’en ressentent pas l’utilité d’autre part du fait des effets secondaires. Or l’atout des inhibiteurs du SGLT-2 est de ne pas générer d’hypoglycémies, un élément de bonne adhérence thérapeutique. Enfin, on ne peut plus éluder aujourd’hui le versant coût-bénéfice. Les nouvelles molécules comme les incrétines coûtent plus de dix fois le prix des anciennes classes thérapeutiques, à peser avec les dépenses bien plus onéreuses des complications tardives : 10% des diabétiques représentent 50% des dépenses de l’Assurance-maladie pour le diabète. A l’exemple des glitazones, on retrouvera avec les SGT2 la vraie question des niches thérapeutiques, avec des patients qui en tirent un vrai bénéfice. »
Exergue : « Aux alentours de 7.5-8% d’HbA1c, les effets indésirables pèsent lourd dans l’adhérence au traitement »
Article précédent
Bon point pour les règles diététiques en vigueur
Article suivant
Une mise en équation difficile
Bon point pour les règles diététiques en vigueur
L’avis du Pr Patrick Vexiau*
Une mise en équation difficile
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature