L’ENCÉPHALISATION ou augmentation de la taille du cerveau au cours de l’évolution en fonction de la taille du corps, n’est pas un phénomène universel chez les mammifères, mais il est associé à la socialisation, selon des anthropologues d’Oxford, ce qui rend compte des aptitudes cognitives très spécifiques de l’être humain, être social.
Autrement dit, nous avons besoin les uns des autres et d’une vie sociale pour développer nos précieuses facultés cérébrales.
Il existe de nombreuses preuves de variations de la taille du cerveau dans les espèces existantes, à la fois en valeur relative et absolue, au cours de l’évolution. Toutefois, cela obéit à un schéma qui n’est pas encore bien appréhendé. Les relations entre la taille du corps et celle du cerveau, dites relations « allométriques », servent de modèle : grosso modo, chez les vertébrés, le cerveau et la taille du corps sont couplés, mais ce modèle reste imparfait.
Trois catégories sociales.
Des chercheurs en anthropologie d’Oxford ont revisité la théorie, en recherchant un effet des interactions des individus d’une même espèce entre eux. Ils ont colligé les données de la littérature en philogénétique portant sur les fossiles de différentes espèces de mammifères existantes : primates, carnivores, ongulés, cétacés et insectivores. Ils ont retenu les publications où l’on peut trouver une estimation du volume du cerveau. Chaque espèce a été classée dans une des trois catégories sociales : solitaire, sociale de manière intermittente (agrégations temporaires ou instables des individus) et sociale de manière stable ; un total de 511 fossiles ont été passés au crible.
Ainsi, une relation est apparue entre l’augmentation de la taille du cerveau, en corrélation avec les aptitudes cognitives, non seulement en fonction de la taille du corps, mais surtout brutalement à un moment, avec la socialisation de l’espèce.
« Nous montrons qu’il y a de grandes variations entre les groupes quand on compare les courbes d’encéphalisation des différentes espèces. » L’encéphalisation n’est pas un phénomène universel chez les mammifères.
Susanne Shultz et Robin Dunbar, Proc Natl Acad Sci www.pnas.org/cgi/doi/10.1073/pnas.1005246107
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