Si « Le Généraliste » était paru en juillet 1913

Le chien, le peintre et le médecin

Publié le 26/07/2015

Un docteur de renom nous raconte l’excellente histoire suivante : un peintre bien connu, mais un peu irréfléchi et qui aime les chiens autant que son art, fut récemment fort tourmenté par la maladie de son chien favori.

Vous et moi, nous aurions, sans doute, envoyé chercher le vétérinaire.

Mais l’artiste n’en agit pas ainsi. Il envoya de suite chercher un des médecins en renom de la ville. Lorsque le docteur arriva et apprit ce qu’on lui voulait, il parut de prime abord, dérouté à l’idée qu’on eût eu l’audace d’aller le chercher pour soigner un chien ; mais il reprit vite ses esprits et il examina l’animal aussi soigneusement que s’il se fût agi d’un être humain. Il prescrivit quelque médecine et, prenant son chapeau, se prépara à s’en aller lorsque le peintre, négligemment, lui demanda le montant de ses honoraires. Le médecin lui répondit aimablement qu’il ne prenait pas la peine de réclamer quoi que ce fût pur un aussi petit service. Cependant, comme le peintre insistait, il lui dit avec calme : “ Si vous voulez à tout prix rémunérer mes peines, je vais vous dire comment vous pouvez facilement me faire plaisir. Je viens précisément de faire placer une grille autour de ma maison de campagne et je vous serais fort obligé si vous vouliez venir la peindre ”.

(La Gazette médicale de Paris, juillet 1913)