QUELQUES CENTAINES de salariés des hôpitaux parisiens ont manifesté devant le siège de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) pour s'opposer au plan stratégique de l'institution de 2005 à 2009. Ils étaient 1 500 à 2 000 personnes selon les organisateurs, 350 selon la police, 4 % des personnels - 1,9 % après assignation - selon l'AP-HP, à avoir répondu à l'appel de la CGT, Sud, la Cfdt et la Cftc.
Ces syndicats dénoncent la suppression de 1 820 emplois de personnels non soignants dans les cinq prochaines années. Ils redoutent un « plan social » qui toucherait plus particulièrement « les personnels administratifs, cadres, personnels ouvriers et techniques ainsi que les techniciens de laboratoires... » ( « le Quotidien » du 21 mars) . La direction de l'AP-HP a confirmé ces chiffres. Elle précise toutefois que les postes concernés ne correspondent pas à des emplois réellement occupés et que leur suppression ne compromettra pas l'offre de soins. Bien au contraire. « L'objectif est qu'il y ait à la fin 2009 autant de personnels présents dans les hôpitaux de l'AP-HP qu'aujourd'hui, mais avec un peu plus de personnels soignants », affirme Rose-Marie Van Lerberghe.
La directrice générale de l'AP-HP indique également que tous les départs de personnels non soignants ne seront pas remplacés d'ici 2009. Sa « priorité absolue » reste le recrutement de 2 200 infirmières et aides-soignantes qui font défaut à l'AP-HP.
Les principales orientations adoptées.
Alors que de la rue montaient des slogans revendicatifs, le conseil d'administration de l'AP-HP a adopté, par 29 voix contre 21, les orientations générales et les lignes directrices du plan stratégique 2005-2009. Alain Lhostis, adjoint communiste au maire de Paris et président suppléant du conseil d'administration de l'AP-HP, ne cachait pas son amertume à l'issue du vote. « Comme une grande partie des représentants élus des collectivités territoriales (départements et région) ainsi que la totalité des représentants des personnels, je m'oppose à la poursuite du plan d'économies imposée par le gouvernement à l'AP-HP car elle se traduit dans ces orientations par plusieurs milliers d'emplois », a-t-il indiqué. Alain Lhostis estime qu'avec le plan d'économies en vigueur depuis 2004 [qui doit permettre la réalisation de 180 millions d'euros d'économies d'ici à la fin 2007], « on va supprimer 4 000 emplois en en créant dans le même temps 2 500 autres ». Surtout, il craint que l'AP-HP ne se désengage de la prise en charge des personnes âgées nécessitant des soins de longue durée, « ce qui aurait pour effet d'emboliser les services d'urgences ». La rénovation des établissements de long séjour doit en effet entraîner la fermeture de 500 lits en gériatrie. Rose-Marie Van Lerberghe s'inscrit en faux contre ces critiques. Elle affirme que le plan stratégique prévoit « un développement important en direction des personnes âgées avec la création de 150 lits de gériatrie aiguë dans chaque établissement comportant un service d'urgences, et la création de 600 lits de soins de suite et de réadaptation, de 50 places d'hôpitaux de jours et de 400 places d'hospitalisation à domicile ».
A la demande des organisations syndicales, le vote du projet social et professionnel a été reporté à une séance ultérieure du conseil d'administration. Le débat doit maintenant se poursuivre au sein de chacun des 39 établissements de l'AP-HP. Le plan stratégique 2005-2009 devrait être définitivement adopté en juin.
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