Le crizotinib, un espoir dans une forme de lymphome

Publié le 25/02/2011
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Crédit photo : @ PHANIE

En 2010, on s’en souvient, ont été annoncés des résultats prometteurs avec le crizotinib dans les cancers du poumon non à petites cellules exprimant l’ALK.

Dans la majorité des lymphomes anaplasiques à grandes cellules (LAGC), l’activité du gène de l’ALK tyrosine kinase joue un rôle prépondérant. Les LAGC ALK + sont hautement répondeurs aux médicaments cytotoxiques mais il se produit des rechutes. C’est dans ce contexte que des Italiens rapportent le cas de deux patients traités par crizotinib pour une rechute de LAGC ALK +.

Le premier patient, une femme de 26 ans, avait présenté une réponse partielle à un mois après 7 cycles de CHOP-15. Elle est alors traitée par des chimiothérapies de sauvetage en vue d’une autogreffe de moelle. Mais après chaque régime, une rechute survient au bout de deux à trois semaines. À ce moment, elle a de la fièvre (≥ 38 °C), des adénopathies cervicales et inguinales et, au PET et au scanner, des adénopathies para-aortiques et iliaques ; l’aspiration de moelle montre 3 % de cellules avec réarrangements de l’ALK. On instaure un traitement par crizotinib. La fièvre disparaît en 48 heures ; à J7, toute adénopathie palpable a disparu ; le PET, le scanner, l’aspiration de moelle à J28 montrent une régression complète des lésions. Cette réponse complète dure maintenant depuis six mois.

Le deuxième patient est un homme de 20 ans, chez qui on a diagnostiqué un LAGC ALK + en août 2009. Un mois après une réponse complète au CHOP, il rechute. D’où une chimiothérapie à haute dose (BEAM), et une autogreffe de mœlle, avec réponse partielle qui dure un mois. À ce moment, il a de la fièvre ≥ 39 °C, des adénopathies axillaires et inguinales, une atteinte ganglionnaire diffuse et splénique au PET et au scanner ; l’aspiration de moelle montre 8 % de cellules avec réarrangements d’ALK. Le score ECOG est à 3. Dans les 8 jours qui suivent la mise sous crizotinib, les signes généraux régressent, les adénopathies disparaissent. À J12, le PET scan montre une régression totale de toutes les lésions, ce qui est confirmé à J28. L’aspiration de moelle est ALK - à J60. Le patient en est à son cinquième mois après traitement.

« New England Journal of Medicine » du 24 février 2011, pp. 775-776.

 Dr EMMANUEL DE VIEL

Source : lequotidiendumedecin.fr