Prévention thrombo-embolique

Le dabigatran vaut le coût

Publié le 29/04/2011

Article réservé aux abonnés

Le nouvel anticoagulant oral approuvé au Canada présente un rapport coût efficacité favorable comparativement à la stratégie actuelle basée sur les AVK ou l’aspirine.

Une analyse médico-économique pointe que le dabigatran, un inhibiteur direct de la thrombine actif par voie orale, a un meilleur rapport coût-efficacité que l’anti-vitamine K de référence. Selon l’étude de l’équipe de SonjaV. Sorensen parue dans Thrombosis et Haemostasis, la comparaison du dabigatran avec la warfarine permet une économie de 4 783 dollars canadiens en moyenne par patient si l’on prend en compte le coût des accidents vasculaires cérébraux évités et l’absence de monitoring biologique. Le modèle économique utilisé a étudié des patients canadiens ayant été traités par le dabigatran, des patients sous warfarine traités dans des conditions similaires à celles de l’étude RE-LY et des patients de pratique courante sous aspirine ou warfarine avec des suivis biologique et posologiques plus ou moins rigoureux. Un des résultats les plus marquants est, sous dabigatran, la réduction de moitié des hémorragies intra-craniennes, une des complications les plus redoutéess sous anticoagulant. En outre, les patients traités par le dabigatran ont moins souvent souffert d’accidents cérébraux ischémiques que les patients recevant les traitements actuels (warfarine, aspirine ou abstention de thérapeutique). En pratique réelle, le traitement anticoagulant par AVK est sous optimal du fait d’un ajustement parfois approximatif ainsi que des interactions médicamenteuses et alimentaires. Par rapport à ces conditions de pratique réelle, le dabigatran démontre un avantage net important. Le rapport coût efficacité incrémental du dabigatran a été de 10 440 dollars par année de vie ajustée à la qualité de vie ou QALY (quality-adjusted life years) par rapport à la warfarine optimisée et 3962 dollars par rapport à un schéma en pratique courante. Il faut rappeler que le QALY est un paramètre médico-économique qui permet à l’organisme payeur d’estimer l’intérêt économique d’un nouveau traitement par rapport à l’existant. Les auteurs concluent que le dabigatran est une alternative « hautement coût efficace »