UNE ETUDE a été menée à l'hôpital Robert-Debré à Paris chez 310 enfants ou adolescents en surpoids ou obèses, âgés de 11 ans en moyenne. Près de 16 % d'entre eux avaient un syndrome métabolique, 42 % un syndrome d'insulinorésistance, 54 % aucun des deux syndromes.
La caractéristique la plus fréquente après l'obésité abdominale (95,8 %) et l'insulinorésistance (71,6 %) était l'élévation de la pression artérielle (28,4 %).
En cas de dyslipidémie, il s'agissait dans 22,3 % des cas d'une hypertriglycéridémie et dans 21,9 % d'une hypoHDLémie.
La fréquence des troubles de la tolérance au glucose était plus faible (3,6 %).
La prévalence des éléments constitutifs du syndrome métabolique était significativement influencée par la présence d'acanthosis nigricans, un âge de rebond précoce de l'adiposité, l'IMC ajusté pour l'âge et le sexe et la concentration de cholestérol.
En revanche, l'origine ethnique ne jouait aucun rôle dans cette étude.
De même, dans la population de Fleurbaix-Laventie Ville-Santé, une relation entre les paramètres d'adiposité et les composants du syndrome métabolique a aussi été mise en évidence chez l'enfant et l'adolescent.
La prévalence globale du syndrome métabolique a été similaire à celle de de l'étude précédente (15,4 % ; 14,7 % chez les garçons et 16,1 % chez les filles). Elle était surtout liée à l'augmentation de l'adiposité tant chez les garçons que chez les filles. Celle-ci était associée à une élévation significative du tour de taille, du taux de triglycérides, de l'insulinémie, de la pression artérielle diastolique et à une baisse du taux de cholestérol HDL.
En revanche, aucune modification significative de la glycémie à jeun ni de la pression artérielle systolique n'a été constatée.
Incidence et prévalence accrues.
Aux Etats-Unis, la moitié des nouveaux cas de diabète de l'enfant sont de type 2. L'incidence augmente également en Europe.
Ainsi les premiers cas de diabète de type 2 ont été décrits en France, tous chez des patients obèses.
Une étude a été effectuée chez 310 enfants, âgés de 7 à 17 ans, en surpoids ou obèses avec un IMC moyen de 28,8. Ces jeunes patients ont eu une hyperglycémie provoquée orale faite suivant les recommandations de l'OMS : 3,5 % d'entre eux avaient une tolérance au glucose anormale dont un cas de diabète, 8 cas d'intolérance au glucose et 2 d'hyperglycémie à jeun.
Par rapport aux enfants obèses sans anomalie du métabolisme glucidique, ces enfants étaient plus souvent en cours de puberté ou pubères, plus gros, avaient des antécédents de diabète de type 2, tous de même origine ethnique.
Enfin, entre 2001 et fin 2003, 271 nouveaux cas de diabète ont été admis à l'hôpital Robert-Debré dont 14 cas de diabètes de type 2 (5,2 % des nouveaux cas). La proportion de diabète de type 2 est apparue plus élevée en 2001-2003 que dans la période 1993-1998 dans le même centre ; les patients atteints de diabète de type 2 avaient un âge moyen de 13 ans avec un IMC de 32,4 ± 7,7 kg et un taux d'hémoglobine glyquée moyen de 10,2 % ; 85 % d'entre eux avaient des antécédents familiaux de diabète de type 2. Six d'entre eux ont été traités par insuline, 6 par metformine, 5 par régime seul. Un an plus tard, le taux moyen d'hémoglobine glyquée était de 6,4 ± 0,8 %.
L'ensemble de ces chiffres, et leurs conséquences potentielles soulignent l'intérêt majeur de la mise en place d'une politique de prévention pour réduire la prévalence de l'obésité de l'enfant en France telles les expériences de Fleurbaix-Laventie et Epode.
D'après les communications de N. Tubiana-Rufi et coll., C. Druet et coll.,
F. Galtier (Montpellier), G. Lasfargues (Tours).
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