« On est dans cette situation de catastrophe, de guerre continuellement, de patients sur les brancards. Le patient est là depuis 48 heures, trois jours, quatre jours, cinq jours, ça arrive », dénonce le Dr Sébastien Harscoat, dans « Complément d’enquête » diffusé sur « France Télévision » le 1er juin dernier et disponible en replay. Dans ce numéro intitulé « Quand les urgences ne répondent plus », le praticien du CHU de Strasbourg a filmé son quotidien pendant un mois alors que la direction de l'hôpital avait refusé l'autorisation de tournage à l'équipe de France 2. À la demande des journalistes, il a aussi accepté de raconter comment certains décès auraient dû être évités, selon lui. En décembre 2021, c’est le même urgentiste qui avait initié une opération originale, avec plusieurs collègues : respecter une minute de silence devant de nombreux hôpitaux français tous les vendredis pour protester contre « la mort programmée de l’hôpital public ». Un an et demi plus tard, « l’hôpital public n’a jamais été aussi dégradé, on cherche à le tuer », estime-t-il. Ce qui ne l’empêche pas de faire des propositions pour sortir de cette impasse : « il faut solder la dette de tous les hôpitaux et mettre en place des ratios soignants/soignés ». Enfin, « le ministère, les ARS et les directeurs d’établissements, qui sont responsables de la dégradation de l’offre de soins, doivent être mis en cause. Il faudrait un procès qui fasse jurisprudence », imagine le médecin.
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