LA GRÈVE des médecins urgentistes, suivie à 75 % selon le secrétaire général de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf) à l'origine de ce mouvement, et même à 78 % selon la Direction de l'Organisation des soins de de l'Hospitalisation (Dhos) qui a interrogé quarante établissements, embarrasse le gouvernement qui n'avait pas besoin de ce conflit supplémentaire moins de deux mois avant le référendum sur la Constitution européenne.
Ce qui explique que les ministres cherchent aujourd'hui à calmer le jeu. C'est le porte-parole du gouvernement, Jean-François Copé, qui annonce qu'une initiative va être prochainement décidée pour apaiser les esprits ; c'est Philippe Douste-Blazy qui, lundi, dans une déclaration à « Libération », précise que ses services vont vérifier « région par région les besoins et les manques » en matière d'urgence. Le ministre de la Santé en a profité pour appeler à la raison hospitaliers et libéraux. Il faut, dit-il en substance, que cette guerre stérile cesse. Et d'affirmer encore que le décret tant attendu sur la permanence des soins va être publié vers le 10 avril, façon de calmer aussi les médecins libéraux qui menaçaient à leur tour de déclencher une action si ce texte n'était pas publié au plus tard mi-avril.
Une nouvelle fois, ce conflit a montré toutes le failles du système de permanence des soins dont les problèmes ne sont toujours pas réglés malgré les rapports, les concertations, les réunions. L'issue est-elle dans la réunion d'états généraux entre libéraux et hospitaliers, comme le souhaitent certaines organisations telle l'Amuf ? Peut-être.
En tout cas, pour le président de la Coordination médicale hospitalière (CMH) qui, lui, n'appelle pas à la grève des urgentistes, il faudrait tenir une réunion tripartite entre élus, médecins libéraux et hospitaliers. Le problème, affirme François Aubart, concerne la médecine libérale comme la médecine hospitalière. En conséquence, « il faut que les libéraux et les hospitaliers se parlent ». Ce n'est pas gagné.
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