TROIS MILLE EMPLOIS statutaires supplémentaires seront créés en 2006, soit « un niveau historique de recrutement », a annoncé le ministre délégué à la Recherche, à l'issue d'une réunion avec une délégation de chercheurs, dont Edouard Brézin, le président de l'Académie des sciences, et Alain Trautmann, le porte-parole du collectif Sauvons la recherche.
François d'Aubert a rappelé que 6 milliards d'euros supplémentaires seront consacrés à la recherche de 2005 à 2007. Le projet de loi d'orientation et de programmation de la recherche, tant attendu par les chercheurs, sera applicable « le 1er janvier 2006 », a-t-il promis.
Le ministre a assuré qu'il s'agissait d'une « première marche » pour les années suivantes. Ces 3 000 postes, a-t-il précisé, seront répartis par moitié entre chercheurs et enseignants-chercheurs, d'une part, ingénieurs et techniciens, d'autre part.
Satisfaits ? Rien n'est moins sûr. Edouard Brézin a estimé pour sa part que les chercheurs avaient eu des « réponses partielles à certaines questions », dont certaines, certes, sont « positives ». Mais concernant la question de l'emploi, le président de l'Académie a souligné que les 3 000 postes ne représentaient « en gros » que les deux tiers de ce que les chercheurs demandaient. François d'Aubert a précisé que, « pour deux départs en retraite, il y aura trois créations de poste ». C'est-à-dire, a-t-il souligné, que « pour les jeunes chercheurs, on augmente la capacité de recrutement des universités et des organismes de recherche de 50 % environ par rapport aux années récentes ».
Les actions continuent.
Les chercheurs regrettent que le plan du gouvernement ne s'inscrive pas dans la durée, notamment au moyen d'une programmation pluriannuelle des emplois. « Malgré nos demandes insistantes, le Premier ministre a refusé de donner un engagement chiffré sur les postes qui seront créés lors des années ultérieures. Aucune indication chiffrée n'a pu être obtenue sur le volume des allocations de recherche, leur montant et, de manière générale, sur les mesures destinées à accroître l'attractivité des carrières », déplorent les chercheurs. « Dans un contexte où la communauté scientifique est mobilisée et où la pression sociale pousse le gouvernement à faire de premières concessions budgétaires, de court terme », les syndicats de chercheurs appellent les personnels à poursuivre et à « amplifier » les actions pour contraindre les pouvoirs publics à des négociations aboutissant « à d'autres orientations et à une programmation pluriannuelle des emplois et des financements ».
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