Le médicament regagne la confiance des Français

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Publié le 16/09/2015

La perception des risques sanitaires par les Français, aiguë en 2011, cède la place en 2015 à la confiance, constate la troisième édition du baromètre du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (CREDOC), réalisée à la demande de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES).

La confiance des Français dans la sûreté des médicaments a notamment augmenté de 13 points, avec 54 % d’entre eux qui les estiment assez ou très sûrs, contre 41 % en 2011. Cette embellie serait liée à une moindre fréquence ou ampleur des crises sanitaires, analyse l’étude. Le début des années 2010 a en effet été marqué par les polémiques autour du Médiator (2011), des prothèses mammaires PIP (2013), des pilules de 3e et 4e génération, et du bisphénol A.

Les produits du quotidien sont perçus comme fiables, comme les aliments frais (à 79 %), l’eau du robinet (69 %), les produits d’hygiène (63 %), les jouets ou l’air intérieur (60 %).

À l’inverse, les Français sont plus méfiants à l’égard des produits transformés comme les vêtements en fibres synthétiques et les compléments alimentaires (50 % les jugent sûrs) ou encore les aliments transformés (35 %, en recul de 4 points par rapport à 2011). Ils sont même inquiets face aux insecticides, aux antennes, et aux nanomatériaux : moins d’un quart des Français les estiment sûrs.

Des scientifiques reconnus, mais des agences méconnues

Les scientifiques ont bonne presse dans l’opinion française, surtout lorsqu’ils travaillent à l’université ou dans le secteur public. Plus de 80 % de la population attribue aux chercheurs une démarche responsable. Tout autant pense qu’ils sont au fait des risques sanitaires dans les domaines de l’alimentation, de la nutrition, et de la pollution.

En revanche, les Français se montrent plus sceptiques sur les connaissances des scientifiques sur les risques sanitaires liés aux OGM ou aux matériaux innovants.

Les agences enfin restent dans l’angle mort des Français, qui semblent craindre des conflits d’intérêts ou des pressions sur les scientifiques dès lors qu’ils deviennent experts. Près de 8 sur 10 pensent à tort que la mission des agences est d’autoriser ou d’interdire des produits ou substances.

Les avis ou recommandations des agences sont loin de faire autorité, même si le doute recule ces dernières années. Dans le secteur de l’alimentation et du médicament, 28 % des personnes interrogées leur accordent toute crédibilité (contre 18 % en 2011 pour le médicament). Les Français restent résolument soupçonneux sur le nucléaire : seulement 19 % accordent aux institutions leur confiance, tandis que 36 % leur dénient tout crédit.

* Enquête réalisée en face à face entre décembre 2014 et janvier 2015, auprès d’un échantillon représentatif de 2 000 personnes, selon la méthode des quotas.

Source : lequotidiendumedecin.fr