L'ETUDE, rétrospective, menée dans quatre hôpitaux Italiens, a été conduite chez 2 822 femmes ménopausées depuis au minimum un an. Les résultats montrent que l'âge moyen de la ménopause dans la cohorte est de 49 ans et 2 mois. Ensuite, la stratification par année de naissance fait apparaître que les femmes nées entre septembre et décembre présentent une ménopause plus tardive par rapport à cette moyenne, tandis que celles nées entre mars et juin, voient l'événement survenir plus précocement. Avec aux extrêmes, un âge moyen de ménopause confirmée à 50 ans et 3 mois pour celles nées en octobre et à 48 ans et 9 mois pour celles nées en mars.
Cette étude s'inscrit dans un ensemble croissant d'informations montrant que le déroulement de la vie prénatale exerce une influence sur la santé au cours de la vie de l'individu. Mais aussi, maintenant, on commence à constater que les saisons ont un effet sur le déroulement de la vie intra-utérine. Plusieurs études ont montré qu'une croissance foetale réduite est associée à un risque accru de diabète de type 2, de syndrome métabolique et de décès par maladie cardio-vasculaire. Il est possible que cela conditionne également la fertilité. On sait qu'une croissance prénatale réduite est associée à un nombre restreint de follicules primordiaux ovariens.
Il a été montré que des facteurs environnementaux liés aux saisons influent sur la croissance fœtale par l'action qu'ils ont sur la vie prénatale. Si ces données montrent que le moment de la fin des cycles ovariens peut être soumis à l'influence de facteurs prénatals liés aux saisons, on n'a que des hypothèses quant à l'identité desdits facteurs. On peut évoquer des changements de la température et de la durée de la photopériode, qui influeraient sur la croissance fœtale et, de ce fait, sur la vie reproductive. Ou bien des modifications de régime alimentaire en fonction des saisons. Ou bien encore l'exposition à des infections.
Un meilleur développement prénatal.
« Nos données semblent indiquer que les femmes nées en automne ont un meilleur développement prénatal et naissent avec un nombre accru d'ovocytes comparativement aux femmes nées au printemps. »
L'effet de la saison de la naissance perceptible à l'âge de la ménopause demeure même après avoir pris en compte des facteurs pouvant influer sur la ménopause : l'âge au moment de la puberté, l'indice de masse corporelle, le tabagisme, le niveau d'éducation et le type d'emploi.
En revanche, l'étude, rétrospective, est fondée sur un rappel de souvenir, ce qui est une limite à ne pas négliger. Et elle n'a pas été menée dans la population générale, mais chez des femmes venant consulter dans des centres de prise en charge de la ménopause. « De ce fait, la généralisation de ces résultats pourrait être erronée », avertissent les auteurs.
« Toutefois, quand on prend en compte ces limites, les données semblent suggérer un effet notable du mois ou de la saison de naissance sur la longueur de la vie fertile féminine, rendant crédible l'influence de facteurs environnementaux dans la régulation de la vie reproductive adulte et dans son arrêt. »
« Human Reproduction », édition avancée en ligne.
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