POUR SA TROISIÈME édition, l’exercice du schéma régional d’organisation sanitaire (Sros 3) est particulièrement difficile dans le Nord - Pas-de-Calais : mal lotie en matière d’offre de soins, d’indicateurs de santé, de démographie médicale..., la région ne peut plus compter, pour rattraper les autres, sur la péréquation des crédits, car l’opération a été, depuis le dernier Sros, abandonnée par les pouvoirs publics. Le système, inventé par le plan Juppé en 1996, a disparu avec l’instauration de la T2A – tarification à l’activité. Il rééquilibrait les dotations hospitalières en donnant plus aux régions « pauvres », moins aux régions « riches ».
Le fait est suffisamment rare pour être relevé : le Sros, dans son préambule, porte trace de cette situation. On y lit que «les quatre conférences sanitaires (du Nord - Pas-de-Calais) ont fait valoir, dans leurs avis, la nécessité d’obtenir les moyens financiers et humains permettant à la région de rejoindre des indicateurs de santé comparables à ceux de la moyenne française, en même temps qu’une offre de soins complète et bien répartie sur le territoire régionale».
Toutefois, le manque de trésorerie n’empêche pas le Sros de prôner au moins dans les mots un «développement volontariste» des capacités sanitaires du Nord - Pas-de-Calais, notamment en renforçant l’accessibilité aux soins dans les zones les plus fragiles. Aux chapitres des spécificités qui pèsent lourd sur l’état sanitaire de sa population, la région ne se voile pas la face. Elle consacre un volet entier de son Sros à la pneumologie (dans un ancien pays minier, la question est pressante) et consacre de longues pages à l’avenir sur ses terres de la démographie des professionnels de santé, médecins (et surtout spécialistes) en tête.
Sur ce dossier, elle relève le nombre déjà très élevé de postes déjà vacants – qui peuvent être occupés par des contractuels – dans les hôpitaux publics : 59 % en cancérologie, 41 % en réanimation médicale, 34 % en radiologie... Elle rappelle que, pour développer ses ressources médicales, le Nord - Pas-de-Calais ne reste pas les bras ballants : un « plan régional d’actions » a notamment été mis en place, que le Sros recommande de poursuivre, notamment en encourageant la délégation de tâches à titre expérimental.
Dans la région, le déficit démographique vaut évidemment, comme ailleurs, en chirurgie. De ce fait, le Sros prône l’ «optimisation» du fonctionnement des blocs en interne. Grâce à une programmation opératoire concertée, les sites opératoires à l’intérieur de leur établissement sont regroupés. De restructuration des blocs, point ou presque, les objectifs du schéma se bornant à prendre en compte les «regroupements en cours et prévisibles par bassin de vie».
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