« L’ANGOISSE du gardien de but au moment du penalty », ce fut un livre, puis un film. C’est presque devenu une étude. Presque, parce que le travail mené par Gabriel J. Diaz (Rensselaer Polytechnic Institute, États-Unis) porte sur la décision anxiogène du gardien : « De quel côté plonger ? » Avant d’aller plus loin, rappelons que le ballon fuse si vite, qu’après le shoot il est déjà trop tard pour se porter dans sa direction. Le gardien doit donc s’élancer, à droite ou à gauche, juste avant la frappe. Les chercheurs américains ont donc voulu déterminer les arguments du bon choix.
Des technologies numériques très actuelles leur ont permis de découvrir cinq facteurs déterminants. Malheureusement, ils n’en livrent pas le mode d’emploi précis. Il s’agit plutôt de gestuelles du tireur sur lesquelles un gardien très observateur établit son choix. Tout d’abord, la direction de la balle peut être prévue selon deux angles : celui du pied d’appui et celui de la hanche au moment où le pied de frappe est balancé vers l’avant. Les deux autres éléments semblent plus subjectifs, car fondés sur la coordination des mouvements de l’ensemble du corps du tireur. Chaque footballeur, au fil des entraînements, met au point sa propre séquence de mouvements nécessaires à un tir parfait soit à droite, soit à gauche. La capacité à reconnaître ce rituel va déclencher le choix du bon côté. Enfin, les meilleurs bloqueurs de penalties sont ceux qui savent retarder au maximum le plongeon salvateur, un délai en centièmes de secondes.
La capture de mouvement.
L’étude a été menée en deux parties, toutes deux fondées sur une technologie utilisée pour la cinématique de personnages dans les jeux vidéo ou les films d’animation : la capture de mouvement. Plus de 40 capteurs ont été placés en 19 points du corps du tireur, ainsi que sur la balle. La cinétique a été enregistrée de la prise de deux pas d’élan jusqu’au shoot. Des footballeurs amateurs de trois niveaux différents ont réalisé 126 tirs. L’informatique a ainsi ajouté 15 indicateurs « locaux » de direction à 12 autres décrits dans la littérature du sport. Par exemple : angles du pied du tir, de la jambe ou de la cuisse. La numérisation a ajouté trois séquences de mouvements du tireur (dont deux retenues) : par exemple le changement d’angle du pied d’appui, pour tromper le gardien, s’accompagne d’un mouvement de bras pour rétablir l’équilibre…
Dans la seconde phase du travail l’équipe a confronté 31 individus, novices, à ces captures de mouvements. Il leur fallait déterminer le côté du tir. Seize des participants ont dépassé le 50/50 dû au hasard. L’analyse de leurs décisions a fourni les quatre indicateurs, leur temps de réaction le 5e élément de la réussite.
Reste à voir ce que donneraient des joueurs professionnels.
Communiqué du Rensselaer Polytechnic Institute.
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