Dans ce travail soutenu par le NIH (National Institutes for Health) américain, des patients atteints de schizophrénie étaient 14 fois plus à risque que les sujets contrôles de présenter de multiples copies du gène de VIPR2, qui code le récepteur du VIP (Vasoactive Intestinal Peptide). L’équipe de Jonathan Sebat (Université de Californie de San Diego) a en effet identifié une variation du nombre de copies de VIPR2 chez 29 patients schizophrènes sur 8 290 testés (0,35 %) mais chez seulement 2 sujets contrôles sur 7 431.
« La recherche de duplications du gène du récepteur du VIP pourrait permettre la détection précoce de sous-groupes de patients porteurs d’une schizophrénie et ce récepteur pourrait devenir une cible pour le développement de nouveaux traitements », explique Sebat. « Même si ces variations du nombre de copies du gène n’expliquent qu’une petite fraction de cas, ces mutations rares pourraient fournir des indices sur les causes sous-jacentes de formes plus fréquentes. »
Le VIP et son récepteur sont connus pour jouer un rôle dans la régulation de la croissance des neurones, l’apprentissage et la mémoire. Ils sont aussi exprimés dans le système immunitaire, le système cardiovasculaire et le tube digestif (d’où son nom). Quand le VIP se lie à son récepteur VIPR2 sur un neurone, il stimule l’AMP cyclique (AMPc).
Les chercheurs ont observé que le VIP et l’AMPc sont hyperactifs dans les cellules sanguines des patients porteurs de mutations de VIPR2. « Il est probable que le signal AMPc est perturbé chez un grand nombre de patients ; il est donc possible qu’un traitement ciblant le VIPR2 apporte des bénéfices même chez les patients qui n’ont pas de mutations de VIPR2, indique Sebat. C’est comme si on montait le son dans l’ensemble du système de signal VIP. »
Étant donné que les mutations conduisent à une hyperexpression de VIPR2, les agents bloquant ce récepteur, qui existent déjà, pourraient avoir un potentiel dans le développement de traitements.
« Nous pensons que les différentes causes génétiques de la schizophrénie pourraient avoir quelque chose en commun, explique Sebat. Il pourrait exister de plus grands groupes de patients qui, même s’ils ne partagent pas la même mutation, pourraient partager le même trouble neurobiologique sous-jacent », indique-t-il.
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