En l'absence d'intervention, le pronostic de la sténose aortique serrée est mauvais, avec moins de 30 % de survie à un an. Or de nombreux patients sont récusés en raison d'un risque opératoire jugé trop élevé.
Le TAVI, une innovation française
Le remplacement valvulaire percutané a été pratiqué pour la première fois en France en 2002 par le Pr Alain Cribier (Rouen). Cette procédure consiste à implanter la valve via un cathéter monté soit par voie transfémorale soit par voie transapicale (par une petite incision effectuée à travers les côtes) : « la durée d'intervention est réduite, et le recours à l'anesthésie générale est moins fréquent » explique le Pr Alec Vahanian (hôpital Bichat, Paris). Le TAVI est actuellement indiqué en Europe chez les patients à risque trop élevé pour la valvuloplastie chirurgicale. Au total plus de 25000 valves aortiques (Edwards® ou CoreValve®) ont été implantées en Europe.
Etude PARTNER : pas plus de décès sous TAVI qu'avec la chirurgie
Les premiers résultats de l'étude PARTNER US montraient que chez les patients inopérables, le TAVI par voie transfémorale réduisait de 46 % la mortalité de toute cause à un an par rapport au traitement médical seul (p<0.0001); le bénéfice sur la symptomatologie et la qualité de vie était nettement en faveur du TAVI. « Ainsi, en posant cinq TAVI, on évitait un décès à un an » rapporte le Dr Thierry Lefevre (cardiologue, Massy). Le versant de l'étude présenté à l'ACC concernait des patients opérables mais à haut risque chirurgical ; ils ont été randomisés pour être traités par chirurgie (351) ou TAVI (348), dans 26 centres (USA, Canada, Allemagne). Le critère primaire est atteint, puisque le TAVI prouve sa non-infériorité à un an avec une mortalité de toute cause non statistiquement différente dans les deux bras à un an (24.2 vs 26.8 % pour la chirurgie, p de non infériorité =0.001). «Les indications de cette procédure pourront être élargies à certains patients chez qui l'intervention est possible mais à très haut risque» concluait le Pr Craig R. Smith (Etats-Unis). Le taux de complications est plus bas dans cette étude que dans les essais antérieurs mais il reste élevé ; on relève à un an plus d'AVC (8.3 vs 4.3 %) et de complications vasculaires périphériques (11.3 vs 3.5 %) pour le TAVI, plus de saignements majeurs et de FA avec la chirurgie (respectivement 25.7 vs 14.7 % et 17 vs 12 %) .
Des perspectives prometteuses
Des études en cours vont évaluer le TAVI chez des patients à risque moins élevé, chez qui on est aussi tenté de recourir à des gestes moins invasifs. Des indications qui pourraient d'autant plus progresser que la procédure s'améliore avec de nouvelles générations de valves et de cathéters. «Cette technique a aussi fait ses preuves pour le traitement de la valve mitrale et pourrait aussi permettre de traiter des bioprothèses valvulaires dégénérées» explique le Pr Vahanian. «Il nous reste aussi à connaître le devenir de ces prothèses sur le long terme».
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