« L’hypertension est un facteur de risque vasculaire à la fois très partagé, important et mal contrôlé, au moins une fois sur deux, en dépit des progrès thérapeutiques », argue le Dr Maxime Guenoun, président du CNCF (Collège National des Cardiologues Français). Dans l’hypertension, "la femme n’est pas l’égale de l’homme". Cette intuition est maintenant confortée par PARITé (Prise en chARge des patIents hyperTEndus), une étude observationnelle, menée en 2010 sur une cohorte de 3440 patients, de la prise en charge par des cardiologues libéraux de patients hypertendus, en fonction de leur sexe et de leur niveau de risque cardiovasculaire.
Les patients, âgés en moyenne de 67 ans pour les femmes et de 64 ans pour les hommes avaient une HTA de 10 ans d’ancienneté ; leur risque cardiovasculaire étant particulièrement élevé (plus de 3 facteurs de risque) pour les deux tiers d’entre eux et l’HTA était sévère, souvent résistante aux traitements.
Un risque caché
Les femmes étaient plus âgées et plus sédentaires, les hommes davantage dyslipidémiques, tabagiques, alcooliques et en surpoids… ce qui reflète la patientèle des cardiologues, référent naturel des médecins généralistes sur ce terrain de l’HTA difficile à traiter. Le Holter tensionnel est ici indispensable pour repérer une HTA masquée (fin de nuit ou d’après-midi) qui concerne un hypertendu sur 3 à haut risque vasculaire. Et le syndrome d’apnées du sommeil doit être dépisté, y compris chez les femmes (ce qui est encore peu le cas). Celles-ci ont deux fois moins d’ECG d’effort (mais l’examen est pour elles moins sensible et spécifique), leur maladie athéromateuse étant par ailleurs moins explorée (coronarographie ou échographie de stress). En première consultation cardiologique, les femmes sont aussi traitées moins “agressivement“. Les raisons de ces différences de traitement ? Probablement le profil de risque vasculaire plus “visible“ de l’homme.
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