A Barbizon, Nicolae Grigorescu

Le Roumain de Barbizon

Publié le 16/11/2006
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GRIGORESCU éprouva un coup de foudre pour la « nouvelle vague » de Barbizon, qui lui permit d’entrer en communion avec la nature et d’exercer son talent en plein air. L’histoire de l’art, parfois injuste, n’a souvent présenté l’école de Barbizon que comme l’antichambre du mouvement impressionniste, ce dernier ayant effacé par sa notoriété les productions des peintres du petit village de Seine-et-Marne. En outre, on date souvent à tort l’école de Barbizon à la période 1840-1860, mais c’est au premier quart du XIXe qu’elle est née.

Une fois ces erreurs effacées, entrons dans l’exposition des oeuvres de Nicolae Grigorescu, qui se tient dans le musée de l’école de Barbizon, ancienne auberge des époux Ganne, celle-là même qui était le point de rencontre des artistes travaillant dans la forêt, sur le motif. On découvre l’art et la personnalité du peintre roumain, qui fut l’ami de Millet, Daubigny, Corot, Théodore Rousseau…

Grigorescu et les autres maîtres du paysage se plongeaient avec délectation dans la poétique forêt de Fontainebleau, passaient des journées entières à pénétrer les futaies, clairières et bosquets, se fixaient sur les détails que la nature leur offrait et trouvaient souvent dans les animaux un sujet d’inspiration dont ils étaient friands.

Un bel ensemble de paysages bucoliques et de paisibles scènes de la vie quotidienne réalisés par Grigorescu est présenté ici – paysannes, attelages, bouquets de fleurs, vieille femme aux oies… D’autres toiles, inspirées par la Bretagne, sont également réunies.

Grigorescu, à l’instar des peintres de Barbizon, utilisait les techniques anciennes et traditionnelles. Il s’achemina doucement vers l’impressionnisme, en ouvrant sa sensibilité aux effets de la lumière. Le romantisme était passé par là. Il avait découvert la nature, il avait libéré les coeurs, il avait exalté les sensations. L’art de Grigorescu «eut des émules et des continuateurs. Il suscite une école, non pas de purs disciples, mais faite surtout d’affinités», ainsi que l’analysa l’historien d’art Henri Focillon.

Musée départemental de l’école de Barbizon, auberge Ganne. 92, rue Grande, 77630 Barbizon. Tél. 01.60.66.22.27. Jusqu’au 11 décembre. Catalogue, 120 p., éditions Somogy, 22 euros.

> D. T.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8053