LE SORAFENIB, administré par voie orale, est un cytostatique mis au point par Bayer Health Care. Il exerce une activité tumorale «à large spectre». Il inhibe plusieurs kinases impliquées dans deux processus fondamentaux de la croissance tumorale : la prolifération cellulaire et l’angiogenèse.
Dans un essai international de phase III, TARGET (Treatement Approaches in Renal Cancer Global Evaluation Trial), 903 patients atteints d’un carcinome rénal métastatique étaient randomisés pour recevoir soit du sorafenib à raison de 400 mg, par voie orale deux fois par jour, soit un placebo. En avril 2005, un cross-over était prévu pour faire passer les patients du placebo au sorafenib.
L’objectif principal, dans un premier temps, était d’évaluer la survie sans progression. Les premiers résultats divulgués en mai 2005 au congrès de l’Asco montrent que la survie sans progression est significativement prolongée sous sorafenib (de 5,5 mois, contre 2,8 mois sous placebo). Une stabilisation (84 % des cas) ou une réduction du volume tumoral (de 10 à 61 % des cas) était observée dans le groupe sorafenib. Sur la survie globale, un bénéfice incontestable est apparu : la médiane de survie (la moitié des patients décédés) était de 14,7 mois sous placebo, alors que, dans le groupe sorafenib, plus de 50 % des patients étaient encore en vie à 17 mois. La médiane de survie sous sorafenib n’est pas encore recherchée.
Bénéfice dans tous les sous-groupes de patients.
Tenant compte des résultats enregistrés sur la survie, les investigateurs ont décidé la modification du protocole de l’étude. Le sorafenib est donc donné aux patients sous placebo.
Le Dr Bernard Escudier (Villejuif, France), coresponsable de l’essai, souligne que le bénéfice d’une thérapie avec l’inhibiteur multikinase a été observé dans tous les sous-groupes de patients.
Quant aux effets indésirables, il s’agit essentiellement de diarrhée, d’un syndrome pieds-mains, d’hypertension, de chute des cheveux, d’asthénie, faciles à gérer. «Un traitement par sorafenib est généralement bien toléré et n’affecte pas la qualité de vie des patients.»
Toutes ces données ont été la base de l’agrément par la FDA de cette molécule dans le traitement du carcinome rénal avancé.
Le développement de Nexavar se poursuit. Le produit va être évalué en traitement de première intention, en association avec l’interféron.
Berlin : German Cancer Congress 2006 d’après une communication du Dr Bernard Escudier, institut Gustave-Roussy, Villejuif, France, dans le cadre d’un symposium organisé par Bayer HealthCare.
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