Aujourd’hui, les posologies et les durées de traitement du traitement de l’hépatite C sont essentiellement déterminées par le génotype viral. Mais elles devraient être modulées dans les futures recommandations, tout d’abord par la cinétique virale et la pharmacocinétique. Ainsi, plus la réponse virologique est précoce (à 4 semaines), plus le traitement pourrait être raccourci (et inversement). La dose pourrait aussi être adaptée, non plus seulement au poids du sujet, mais à la cinétique individuelle du médicament. Une équipe de chercheurs à Limoges a ainsi proposé de baser la posologie de la ribavirine sur l'évaluation per-thérapeutique de sa concentration sérique. Cette approche renseigne aussi sur les interactions thérapeutiques et sera encore plus intéressante avec l'introduction des trithérapies (voir encadré).
Une individualisation génétique et immunologique
A côté de ces facteurs prédictifs classiques, la génétique pourrait elle aussi orienter sur la nature de la réponse au traitement. Récemment, des polymorphismes génétiques ont été identifiés au niveau du gène IL-28B, qui sont associés à la réponse au traitement : ainsi, les 25 à 30 % de sujets homozygotes pour l'allèle C sont guéris à 80 % par la bithérapie. Ce polymorphisme est plus fréquent dans la population causcasienne, ce expliquerait en partie que les Caucasiens répondent mieux que les Africains. De plus, sur le plan immunologique une équipe française a identifié une protéine IP-10 (forme courte) dont le niveau sanguin élevé est prédictif d'une mauvaise réponse à la bithérapie. On pourrait même disposer en 2011 d’un test sanguin qui prédirait l’efficacité du traitement, basé sur la recherche des différentes formes d’IP-10. ""Ces analyses génétiques et immunologiques pourraient aider à la décision thérapeutique chez certains patients que l'on hésite à traiter, reconnaît le Pr Stanislas Pol (Hôpital Cochin). Il ne faut cependant pas perdre de vue que ces facteurs ne constituent qu'une aide décisionnelle et qu'on traite des patients et non des marqueurs".
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature