PREMIER inhibiteur de phosphodiestérases de type 5 (Ipde-5), le sildénafil (Viagra) a révolutionné le traitement de la dysfonction érectile. Depuis, d’autres molécules ont été mises sur le marché : le tadalafil et le vardénafil. Bien que partageant le même mécanisme d’action, ces trois Ipde-5 ont des structures chimiques différentes, des propriétés pharmacocinétiques différentes et donc, potentiellement, des modalités d’utilisation différentes.
Afin de mieux savoir comment la prise du comprimé s’inscrit dans la relation sexuelle, une première grande étude observationnelle française a été réalisée. L’étude ECOUTE (obsErvatoire sur le COmportement sexUel des patients souffranT de dysfonction érEctile traités par inhibiteurs de phosphodiestérases de type 5 – Ipde5 –) a été conçue pour évaluer si les différences pharmacocinétiques entre les trois Ipde-5 ont un impact sur le délai entre la prise du comprimé et la relation sexuelle. Au cours de cette enquête pharmaco-épidémiologique nationale, multicentrique, longitudinale et prospective, ont été recueillies des informations portant sur le comportement sexuel, notamment sur le délai entre la prise du traitement Ipde-5 et la relation sexuelle, ainsi que sur la satisfaction vis-à-vis du traitement et la qualité sexuelle de chaque patient sélectionné.
L’enquête a comporté une consultation d’inclusion et une période d’observation de deux mois. Lors de l’évaluation, le patient devait compléter les questionnaires « Qualité de vie sexuelle » (QVS) et « Erectile Dysfunction Inventory of Treatment Satisfaction » (Edits). Pendant la période d’observation, le patient devait compléter des autoquestionnaires dans les vingt-quatre heures suivant chaque rapport sexuel, qu’il y ait eu ou non prise de traitement Ipde-5.
Entre septembre 2004 et août 2005, 462 médecins généralistes ont inclus 1 539 patients. Parmi eux 24,8 % étaient traités par tadalafil, 8,3 % par vardénafil et 67 % par sildénafil. Les patients inclus étaient âgés de 57,9 ans et 82,9 % d’entre eux vivaient en couple. Ils prenaient leur traitement actuel depuis 11,1 mois et étaient atteints de dysfonction érectile depuis 1,8 an. Les patients présentaient fréquemment des pathologies et des facteurs de risques cardio-vasculaires : diabète (20 %), dyslipidémie (47 %), HTA (46 %), tabagisme (33 %) et surcharge pondérale (30 %). Un syndrome dépressif ou une anxiété ont été retrouvés chez 36 % d’entre eux. Plus de trois quarts des patients sous tadalafil (77 %) et près de la moitié des patients sous vardénafil (44 %) étaient traités à la dose maximale, contre 16 % des patients sous sildénafil.
En ce qui concerne l’évaluation initiale de la qualité de vie sexuelle des patients (questionnaire validé QVS) on observe des résultats comparables pour l’ensemble des trois groupes de traitement puisque les scores globaux étaient de : 58,5 ± 15,5 (tadalafil), 58,0 ± 15,7 (vardénafil) et 57,1± 15,5 (sildénafil), reflétant une qualité de vie sexuelle relativement altérée.
La satisfaction vis-à-vis du traitement.
La satisfaction des patients vis-à-vis de leur traitement, mesurée à l’aide du questionnaire validé Edits, retrouve des scores comparables dans les différents groupes de traitement : 78,5 ± 13,4 pour le tadalafil, 75,5 ± 12,0 pour le vardénafil et enfin 76,2 ± 12,7 pour le sildénafil.
Pour la moitié des patients, un autoquestionnaire était disponible pour permettre l’évaluation du critère principal : globalement, le délai médian entre la prise de traitement et le rapport sexuel chez les patients, quel que soit l’Ipde-5, était de 1 heure. Ce délai était de 1h30 sous tadalafil, de 1 heure sous sildénafil et de 1 heure sous vardénafil. La différence observée entre les trois traitements en terme de délai médian entre la prise du médicament et la relation sexuelle est limitée, puisque comprise entre 18 minutes et 30 minutes au maximum.
Quatre-vingt-dix pour cent des rapports sexuels survenaient dans les 3 heures suivant la prise du comprimé tout traitement confondu : 93,8 % sous sildénafil, 93,3 % sous vardénafil et 75,7 % sous tadalafil.
Conférence de presse Pfizer à laquelle participaient les Drs F. Giuliano et Y. Jeanpetit.
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