Les marges d’exploitation des établissements publics de santé (EPS) renouent avec une évolution positive. Ainsi, les produits réels d’exploitation1 ont progressé de 2,2 % pour atteindre 6,5 milliards d’euros. La marge brute dégagée en 2009 est de 4,5 milliards d’euros, en progression de 13,7 % par rapport à 2008.
Un investissement record de 6,8 milliards d’euros
Ces deux dernières années, le déficit des hôpitaux a fondu de 40 %, passant de 337 à 213 millions d’euros. Corollaire à ce redressement financier, de nombreux hôpitaux ont ainsi pu renouer avec une situation excédentaire, notamment les petits établissements2. Cependant, 28 % demeurent en déficit parmi le millier d’EPS. Soit près de 300 hôpitaux pour un montant total de 600 millions d’euros. La moitié du déficit est le fait de dix CHRU. Globalement, la tendance est au « beau fixe ». Les hôpitaux publics ont su mettre à profit la forte progression ces deux années de suite de leur capacité d’autofinancement (3,9 milliards d’euros en 2009) pour couvrir plus de la moitié des investissements impulsés par les plans nationaux de modernisation du parc hospitalier français. 6,8 milliards ont ainsi été investis pour s’équiper et se moderniser en 2009. « La dynamique d’investissement impulsée par le plan hôpital 2007 devrait se prolonger encore plusieurs années », analyse Claire Bounot, responsable du pôle santé des études, Dexia crédit local. En effet, selon l’Agence nationale d’appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux (Anap), le montant total finalement investi par les EPS dans le cadre du plan s’élèverait à 13,2 milliards d’euros contre 7,5 milliards programmés initialement. D’ici à 2015, cinq milliards d’euros d’investissement devraient être réalisés pour des opérations immobilières de grande envergure conduites par les CHRU. Les dix milliards du plan hôpital 2012 devraient prendre le relais…
Un recours à l’endettement multiplié par 10
Reste que cet effort massif d’investissement implique tout de même un endettement croissant des hôpitaux. En 2009, il s’élevait à trois milliards d’euros et son encours atteint 33 milliards d’euros. Faut-il y voir des raisons de s’inquiéter ? « L’encours de dette des hôpitaux ne représente que 5,6 années de leur capacité d’autofinancement », rassure Alain Clot, directeur général de Dexia crédit local.
1. Essentiellement les produits de la tarification de séjours quasiment stables, la dotation annuelle de financement en progression annuelle de 2,3 % et les dotations Migac en croissance de 5,2 %.
2. Hôpitaux locaux, établissements publics de santé mentale et petits centres hospitaliers.
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