LA DÉPRESSION frappe plus de 120 millions de personnes dans le monde. Elle peut toucher n’importe qui. Mais les femmes ont deux fois plus de risques de souffrir d’épisodes dépressifs que les hommes. Malgré sa fréquence, elle est souvent sous-diagnostiquée. Une des hypothèses avancées par certains experts est que les patients exprimeraient davantage leurs symptômes physiques, comme les migraines, le mal de dos, des douleurs aux épaules, que les troubles émotionnels. Elle est incorrectement traitée ou pas traitée du tout puisque, selon l’OMS, 75 % des patients déprimés ne recevraient aucun soin.
D’importantes conséquences socio-économiques.
Les conséquences socio-économiques des dépressions non soignées sont connues et toujours dramatiques. En effet, les études montrent qu’elles seraient responsables d’une détérioration du fonctionnement social et professionnel, d’une augmentation de la comorbidité de l’état psychiatrique et physique, d’un risque accru de mortalité dans certaines catégories de population : les hôtes des maisons de repos, les personnes âgées, les femmes atteintes du VIH/sida. Une affection dont le coût économique est très élevé puisqu’il a été évalué à plus de 83 milliards de dollars aux Etats-Unis.
L’impact de la dépression a aussi été étudié dans le milieu familial à court terme. D’après les recherches existantes, l’état dépressif des parents aurait un effet sur les enfants. Les symptômes dépressifs de la mère seraient associés à une diminution des attitudes parentales positives. La mère passerait moins de temps à s’occuper de ses enfants. Les enfants de parents dépressifs seraient aussi plus à risque que les autres de développer une psychopathologie, voire une dépression. Et plus la dépression est grave chez les parents, plus elle risque de l’être dans leur descendance.
Depuis plus de vingt ans, les Laboratoires Lilly jouent un rôle essentiel dans la dépression à la fois auprès des patients et auprès des professionnels de santé. Ils contribuent à améliorer la prise en charge de cette maladie.
L’innovation est au coeur de la stratégie de Lilly. Une étude novatrice sur les conséquences à long terme de la dépression des parents sur leurs enfants devenus adultes a été présentée, dans le cadre de la 159e réunion annuelle de l’APA (American Psychiatric Association). Son objectif est d’établir une comparaison entre les enfants, arrivés à l’âge adulte, de parents déprimés et les enfants adultes issus d’une cohorte de parents témoins en termes de bien-être physique et psychologique, de recours au soins et de fonctionnement psychosocial. Cette étude longitudinale est originale parce que parents et enfants ont été suivis pendant plus de deux décennies. Cent quarante-trois enfants d’adultes déprimés (n = 424) et 197 d’adultes témoins (n = 424) ont été inclus dans cette étude. Les résultats à vingt-trois ans, présentés par le Pr Ruth Cronkite (1), ont montré que les enfants adultes de parents déprimés ont plus de risque de souffrir de symptômes dépressifs, ont moins d’amis et ont besoin de plus de soins médicaux que les enfants du groupe témoin issu de la population générale. Il apparaît également que, si les parents obtiennent une rémission de leur propre épisode dépressif, leurs enfants sont comparables aux témoins pour ce qui est des symptômes dépressifs et du fonctionnement psychosocial.
Un effet positif d’une génération à l’autre.
Des résultats aux implications considérables puisqu’ils confirment que le traitement de la dépression jusqu’à la rémission complète des symptômes a un effet positif pour les parents et les enfants, soit d’une génération à l’autre. C’est dire toute l’importance de la prise en charge de cette affection.
Pour parvenir à la rémission, qui doit être le principal objectif des patients et des médecins, il faut prendre en charge précocement les patients, a rappelé le Dr Joel Raskin (2), afin d’empêcher toute résistance au traitement. Et c’est l’ensemble du spectre des symptômes de la maladie, physiques et psychiques, qui doit être traité pour une solution complète du problème. Les patients doivent être étroitement surveillés pour que le traitement soit suivi et efficace.
Toronto. 159e réunion annuelle de l’American Psychiatric Association (APA).
Conférence de presse Lilly : « Dépression : la famille y est pour quelque chose ».
(1) Ruth Cronkite, Ph.D., chercheur spécialisé en sciences de la santé, directeur du postdoctorat de recherche sur les services de santé auprès du système de soins aux anciens combattants de Palo Alto et professeur conseil associé auprès de la faculté de sociologie de la Stanford Université.
(2) Joel Raskin, MD, responsable médical, Lilly and Company.
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