DES TEXANS ont présenté au 52e congrès annuel de la Société américaine d’hématologie des résultats préliminaires obtenus chez des patients leucémiques avec un inhibiteur de la protéine MDM2, laquelle orchestre la dégradation du gène p53 suppresseur de tumeur.
Cela fait cinq ans que l’équipe de Michael Andreeff étudie les interactions entre la protéine MDM2 et p53. Normalement, p53 stoppe la division des cellules qui présentent des défauts et les oblige à se suicider ou à perdre leur capacité à se diviser. Mais ce suppresseur de tumeur peut être défectueux dans de nombreux types de cancer, souvent en raison de mutations ou de défaut de signal.
Si les mutations du gène p53 sont rares dans le cas des cancers hématologiques, en revanche, la protéine qu’il encode peut être dégradée par d’autres facteurs, incluant des taux élevés de la protéine MDM2, laquelle se lie à p53 et orchestre sa dégradation.
Des travaux antérieurs ont suggéré que l’activation de p53 par la destruction de sa liaison avec MDM2 pourrait constituer une nouvelle voie anti-cancer. Dans des travaux précliniques, de petites molécules antagonistes de MDM2, appelées Nutlins, se sont montrées efficaces à la fois dans des tumeurs solides, dans des leucémies et dans des lymphomes.
Dans la nouvelle étude dont il est ici question, c’est la petite molécule RG7112, de la famille des Nutlins, qui a été utilisée. Des patients présentant une leucémie aiguë ou chronique, à rechute ou réfractaire, ont reçu la RG7112 par voie orale chaque jour pendant dix jours, suivis de dix-huit jours de « repos ». Pour l’instant, ce sont 47 patients, dont 27 avec une leucémie aiguë myéloïde (LAM), qui ont été traités. On a observé des signes d’activité clinique et un patient atteint de LAM est même resté indemne de la maladie pendant 9 mois. Des diminutions de la taille des adénopathies et de la rate, ainsi qu’une baisse des cellules leucémiques circulantes, ont été observées chez des patients atteints de leucémie lymphoïde chronique ou de lymphome à petits lymphocytes.
« La RG 7112 a été bien tolérée et nous avons observé une certaine efficacité », indique Andreeff. « Pour l’instant, elle a fait exactement ce que nous pensions. Ce qui montre qu’elle peut être utilisée chez des patients, qu’elle est bien tolérée et qu’on peut faire des escalades de doses pour atteindre un point qui apporte un meilleur taux de réponse. »
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature