604 cas en 2008, 1 544 en 2009, 3 094 sur les huit premiers mois de 2010… L'épidémie de rougeole qui sévit en France depuis 2008 s'est nettement intensifiée début 2010, avec un pic d’incidence en avril. C’est l’InVs qui a tiré la sonnette d’alarme dans un dernier bilan sur l’évolution de la maladie.
La proportion de cas hospitalisés a elle aussi augmenté depuis 2008, passant de 18 % à 34 % en 2010. Sans doute car les taux de déclaration par les praticiens hospitaliers sont plus élevés qu’en médecine de ville, mais aussi car l’incidence augmente chez les enfants de moins de 1 an et chez les jeunes adultes, des populations chez lesquelles les complications (neurologiques ou pulmonaires notamment) sont plus fréquentes et sévères. Parmi les complications rencontrées, l’Invs rapporte 4 encéphalites, un syndrome méningé et 197 pneumopathies. Quatre personnes sont décédées suite à des complications neurologiques pour deux cas, et pulmonaires pour les deux autres
Couverture vaccinale insuffisante
Selon l’Institut, « la diffusion du virus est la conséquence d'un niveau insuffisant et hétérogène de la couverture vaccinale en France ». En 2007, la couverture vaccinale ROR à 24 mois était estimée à 90 % (étude du BEH, juillet 2010), « un taux inférieur au seuil de 95 % jugé nécessaire à l'interruption de la transmission et à l'élimination de la rougeole et de la rubéole congénitale, » soulignent les auteurs de l'étude du BEH.
De son côté l’Invs a testé le statut vaccinal chez 8 malades sur 10. Il note que 82 % d’entre eux n’étaient pas vaccinés, et 14 % n’avaient reçu qu’une seule dose. Seulement 3 % avaient reçu deux doses. L’InVs appelle à un renforcement de la vaccination contre la rougeole des jeunes enfants (dès 9 mois si gardés en collectivité) ainsi qu'au rattrapage vaccinal des enfants, adolescents et jeunes adultes jusqu’à l’âge de 30 ans. De son côté, l’Assurance-maladie étend son dispositif de gratuité du vaccin jusqu’à 17 ans pour favoriser le rattrapage de vaccination chez les adolescents.
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