LA MINERALISATION de la première molaire permanente, dent la plus souvent cariée chez l'enfant, commence dès la naissance. C'est donc bien dès la naissance que la supplémentation fluorée paraît indispensable. Elle doit être idéalement maintenue pendant toute la période de minéralisation des couronnes dentaires et jusqu'à l'éruption de toutes les dents permanentes, soit de la naissance jusqu'à l'adolescence.
Les sources de fluor sont multiples (eaux de boisson, sel de table fluoré, dentifrices fluorés), elles doivent être identifiées et contrôlées afin d'éviter le risque de fluorose dentaire, due à une ingestion excessive et prolongée de fluor pendant plusieurs mois ou années au cours de la période de minéralisation des dents qui débute dès le troisième mois de vie in utero et se termine vers 12 ans.
L'accumulation et la méconnaissance des sources d'apport de fluor étant à l'origine de la plupart des cas de fluorose dentaire, l'Afssaps a réévalué l'intérêt de la prescription fluorée dans la prévention de la carie et élaboré de nouvelles recommandations de bon usage :
- toute prescription de fluor doit être précédée d'une analyse des apports fluorés dont bénéficie déjà l'enfant (eaux de distribution et minérales, sel fluoré, médicaments, dentifrices) ;
- la dose prophylactique optimale est de 0,05 mg de fluor/kg/j sans dépasser 1 mg tous apports fluorés confondus, dans les régions où l'eau de distribution contient moins de 0,3 mg/l de fluor ;
- dans les régions où l'eau de distribution contient plus de 0,3 mg/l de fluor, les comprimés ou les gouttes ne doivent pas être prescrits ;
- chez le nourrisson de 0 à 2 ans, en l'absence d'autre source d'apport en fluor représentée par les eaux de boisson ou de préparation des biberons, la prescription de fluor sous forme de gouttes ou de comprimés est systématique ;
- entre 2 et 6 ans, la prescription doit être adaptée aux autres sources d'apport en fluor (eaux de boisson, sel de cuisine fluorée, dentifrice fluoré) afin de ne pas dépasser la dose prophylactique ;
- entre 6 et 12 ans, le fluor est éventuellement apporté par l'eau fluorée, le sel fluoré ; les enfants de plus de 6 ans peuvent utiliser des dentifrices contenant de 100 à 150 mg de fluor/100 g.
Prévenir le rachitisme.
La vitamine D gouverne tout le processus de minéralisation du squelette pendant et après la croissance.
Son rôle dans la prévention du rachitisme carentiel (défaut de minéralisation du tissu ostéoïde de l'organisme en croissance) a été très largement démontré.
Il existe deux source de vitamine D : une source endogène par photosynthèse cutanée sous l'action des ultraviolets et une source exogène secondaire apportée par l'alimentation.
L'alimentation usuelle apporte en moyenne de 2 à 4 mg par jour (soit de 80 à 160/UI/j) de vitamine D, mais seulement un nombre restreint d'aliments en contiennent en quantité significative (poissons de mer gras, abats, œufs...) ; dans le lait, sa concentration est faible (de 20 UI/l dans le lait de femme à 50 UI/l dans le lait de vache, ce qui explique que les aliments lactés pour nourrisson ont été enrichis en vitamine D.
Les besoins en vitamine D ont été estimés par l'Afssaps à 10 à 15 mg/j, soit de 400 à 600 UI/j chez les enfants et les adultes et de 800 à 1 200 UI chez les femmes enceintes et les nourrissons.
Compte tenu des faibles apports nutritionnels spontanés en vitamine D, et de la faible exposition solaire en France, il est nécessaire d'assurer une supplémentation sous forme d'apport exogène chez la femme enceinte au début du septième mois de grossesse, chez le nourrisson et le jeune enfant, dès la naissance et au moins jusqu'à la fin de la cinquième année de la vie.
Si le rachitisme symptomatique est rarement observé en France, un faisceau d'arguments suggère qu'une proportion non négligeable d'enfants et d'adolescents sont à risque de carence infraclinique en vitamine D.
Le développement pubertaire est caractérisé par une augmentation des besoins en calcium et en vitamine D du fait d'une croissance staturale rapide ; le pic de masse osseuse, acquis à la fin de l'adolescence apparaît comme un déterminant dans le pronostic d'ostéoporose chez l'adulte.
Diverses enquêtes montrent que 25 % des adolescents ont des taux de vitamine D < 10 ng/ml au début de la saison froide et 10 % sont en situation de carence (< 3 ng/ml) en fin d'hiver.
Ces données amènent de nombreux praticiens à recommander, jusqu'à la fin de l'adolescence, la poursuite d'une supplémentation, en période hivernale, pour optimiser le statut vitaminique D de l'adolescent.
Amphi « Actualités en pédiatrie » parrainé par Novartis Santé
Communication du Pr Joël Gaudelus, chef de service de pédiatrie, CHU Jean-Verdier, Bondy.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature