SELON UN travail portant sur la présence de marqueurs dans le liquide céphalo-rachidien, la boxe amateur est associée à des lésions aiguës neuronales et astrogliales.
Conduite par des Suédois (Göteborg et Stockholm) et un Américain (New York), cette étude a porté sur 14 boxeurs amateurs (11 hommes et 3 femmes) et 10 hommes non sportifs servant de contrôles. Les boxeurs ont eu au total deux ponctions lombaires : la première entre 7 et 10 jours après un combat et la seconde trois mois plus tard. Les contrôles n’en ont eu qu’une.
Dans le liquide céphalo-rachidien (LCR), ont été dosés différents marqueurs de lésions cérébrales : le neurofilament de type L (NFL)*, la protéine tau totale, la protéine acide fibrillaire gliale, la protéine tau phosphorylée et les protéines bêta amyloïde 1-40 et 1-42.
Chez les boxeurs, dans le LCR prélevé après un combat, on a trouvé, comparativement aux analyses à trois mois, des taux élevés de deux marqueurs de lésions neuronales et axonales, notamment le neurofilament NFL (840 ± 1 140 ng/l versus 208 ± 108 ng/l ; p = 0,008) et la protéine tau globale (449 ± 176 ng/l versus 306 ± 78 ng/l ; p = 0,006), ainsi que des taux élevés d’un marqueur de lésion astrogliale, la protéine acide fibrillaire gliale (541 ± 199 ng/l versus 405 ± 138 ng/l ; p = 0,003). Les augmentations des marqueurs étaient significativement plus élevées chez les boxeurs qui avaient reçu à la tête de nombreux coups (plus de 15) ou des coups à impact important par rapport à ceux qui avaient reçu moins de coups.
A l’exception du NFL, il n’y avait plus de différence entre, d’une part, les boxeurs trois mois après le combat et, d’autre part, les sujets contrôles.
«La boxe amateur est associée à des lésions aiguës neuronales et astrogliales. Si cela se vérifie dans des études longitudinales avec suivi prolongé de l’évolution clinique, les analyses du LCR peuvent constituer une base scientifique pour conseiller médicalement les sportifs après un combat de boxe ou une blessure à la tête», concluent les auteurs.
Henrik Zetterberg et coll. « Archives of Neurology », 2006 ; 63 : 1277-80.
* Les neurofilaments sont des protéines filamenteuses que l’on trouve en abondance dans les axones d’une grande proportion de neurones. Ils sont composés de trois types de filaments : NFL, NFM et NFH.
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