Les cliniques privées proposent leurs services

Publié le 14/04/2005
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NOUVEL EPISODE de la série urgences. Tandis que la polémique fait toujours rage entre urgentistes hospitaliers et médecins libéraux (voir ci-dessus), la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) affiche ses prétentions. « Les urgences ne sont pas réservées à l'hôpital public. Nous avons le devoir de participer à l'accueil des urgences », affirme Ken Danis, président de la FHP. Les quelque 1 300 cliniques et 118 centres d'urgences labellisés (1) reçoivent chaque année près de deux millions de patients - soit 15 % du total des passages aux urgences. Ken Danis estime que le potentiel de l'hospitalisation privée n'est pas pleinement exploité. « Les services de régulation, souvent placés au sein des hôpitaux et gérés par des médecins hospitaliers, ont pris l'habitude de travailler avec le public en oubliant le privé », commente-t-il. Selon Patrick Giordani, responsable de la commission des urgences à la FHP, « l'hôpital fonctionne encore trop souvent en autarcie en considérant qu'il perdra son âme s'il délègue une de ses missions ». Et les représentants de la Fédération de rappeler le tragique épisode de la canicule en août 2003 qui a mis en évidence le manque de coordination entre les secteurs public et privé.

Augmenter la capacité d'accueil de 25 %.
Ken Danis est persuadé que les urgences privées pourraient augmenter « leur capacité d'accueil d'au moins 25 % ». « Nous sommes volontaires pour ouvrir davantage de centres d'urgence, mais leur création est liée à la volonté des agences régionales d'hospitalisation (ARH) et les réponses sont très différentes d'une région à l'autre », commente-t-il. A ce jour, une soixantaine de demandes d'autorisation d'ouverture de services d'urgence ont été déposées auprès des ARH et sont toujours en attente d'homologation. Un coup d'œil sur le tout nouveau site Internet, www.urgencescliniques.com - qui répertorie l'ensemble des 118 services d'urgences privées -, permet de se rendre compte de leur inégale répartition sur le territoire.
Selon Patrick Giordani, aucun argument économique ne peut pourtant être opposé à leur développement : « Le patient ne paie pas plus s'il vient aux urgences privées ! En s'y rendant, les gens ont la garantie d'un égal accès aux soins pour tous, quel que soit leur âge et leur pathologie, y compris les personnes qui disposent d'une CMU. » Les capacités d'accueil et les plateaux techniques très performants devraient permettre de répondre immédiatement à une augmentation du volume d'activité, estime Patrick Giordani.
Faisant écho aux propositions de la FHP, le Syndicat des cliniques spécialisées (SCS) a également exprimé le désir que collaborent plus étroitement les hôpitaux publics, les médecins libéraux et les cliniques, afin de répondre à l'afflux de demandes de soins en urgence. « Les urgences ne sont pas seulement l'affaire d'hôpitaux surchargés ou de médecins réfractaires, mais aussi de très nombreux autres professionnels de la santé sur l'ensemble du territoire », analyse le SCS.

(1) 102 unités de proximité, d'accueil, de traitement et d'orientation des urgences (Upatou), un service d'accueil des urgences (SAU) et 15 pôles spécialisés d'urgence (Posu).

> CHRISTOPHE GATTUSO

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7730