A TOUT SEIGNEUR, tout honneur, laissons la parole à la grande dame du crime qu’est Elizabeth George, pour qui «écrire un roman, ça s’apprend!». Ainsi livre-t-elle dans «Mes secrets d’écrivain» (1) les « trucs » qui lui ont permis d’être reconnue comme l’un des auteurs phares de la littérature policière dans les quarante-trois pays où elle est publiée. Pour elle, «la clé de tout n’est pas l’art, mais l’artisanat». Alors, en s’appuyant sur des exemples concerts et sur des extraits de ses propres livres, mais aussi sur ceux d’auteurs qui comptent pour elle (de Shakespeare à P.D. James, en passant par Dickens), elle « avoue » ses astuces d’écriture, ses recettes pour créer des personnages, ses secrets de fabrication. « Quant à l’art d’écrire, ajoute-t-elle, c’est là qu’est le mystère…»
Des recettes, on en retrouve dans deux livres originaux parus il y a quelques mois.
«Crèmes et Châtiments» (2) propose une centaine de recettes tirées des romans d’Agatha Christie ; car, sur les soixante-six que la grande dame a commis, il y en a bien cinquante où l’arme du crime n’est ni un revolver ni un poignard, mais un plat ou une boisson qui camoufle une substance mortelle.
Mais rassurez-vous : Anne Martinetti et François Rivière ont délesté les plats de leur supplément d’arsenic ou de strychnine, et on déguste sans sourciller scones et oeufs brouillés, tourtes et chutney, variations sucrées et régals du tea time. Des citations et des commentaires accompagnent ces recettes et nous replongent dans l’oeuvre de la « duchesse de la mort ».
C’est une sorte de tout-en-un que proposent Almuth Heuner et Bengt Fosshag dans «Meurtres dans la cambuse» (3). Ils ont mijoté un livre réunissant douze nouvelles policières et cent dix-sept recettes, assaisonnées d’illustrations ciselées. Des Seychelles aux côtes du Danemark, différents auteurs ont imaginé des histoires où d’innocents tours en bateau se transforment en expéditions mortelles. Heureusement que les recettes – de poisson essentiellement, à la fois gastronomiques et faciles à réaliser – sont là pour nous revigorer !
Le plongeon dans la réalité, via«l’Année du crime» (4), est d’autant plus terrifiant. Signé Etienne Jallieu (un pseudonyme réunissant Stéphane Bourgoin et Isabelle Longuet), l’ouvrage rassemble des histoires vraies, des faits divers qui se sont déroulés aux quatre coins du monde et qui oscillent entre cannibalisme, cybercriminalité, enfants tueurs, enlèvements, infanticides, police scientifique, pédophilie, satanisme et meurtres rituels, sectes, tueurs en série, vampirisme, viol, et la liste n’est pas close. De quoi avoir l’estomac bien embrouillé.
(1) Editions Presses de la cité, 326 p., 20 euros.
(2) Editions JC Lattès, 166 p. coul., 25 euros.
(3) Editions Gerstenberg/La Joie de Lire, 286 p., 22 euros.
(4) Editions Scènes de crimes, 173 p., 19,95 euros.
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