En France, en 2009, la dépense courante de santé s’élève à 223,1 milliards, soit une augmentation de 4 % par rapport à 2008. Cependant, il est à noter que la part de la dépense de santé varie selon les pays. Elle est de moins de 6 % à Chypre et en Roumanie, et à plus de 10 % en France, en Suisse, en Allemagne et en Autriche.
En 2008, selon l’OCDE, la Norvège est le pays qui a la plus forte dépense de santé. Elle a dépensé cette année-là 4 300 euros par habitant, soit presque deux fois la moyenne des pays de l’Union européenne. À noter : malgré cette forte dépense, la Norvège est loin derrière les États-Unis. Derrière la Norvège viennent la Suisse, le Luxembourg, et l’Autriche. Les pays qui dépensent moins que la moyenne de l’Union européenne sont les pays d’Europe de l’Est et du Sud, à savoir la Turquie, la Roumanie, la Bulgarie, la Pologne, et la Hongrie.
Une hausse de 4,6 % par an en Europe
Sur les dix dernières années, entre 1998 et 2008, la croissance moyenne des dépenses de santé sur la zone euro a été de 4,6 % par an. Les pays où la dépense a le plus progressé sont ceux qui avaient de faibles dépenses de santé à la fin des années quatre-vingt-dix. L’augmentation de la dépense de santé a été deux fois plus élevée en Turquie, par rapport à la moyenne européenne. En revanche, la dépense de santé en Allemagne n’a crû que de 1,8 % par an, ce qui est le reflet des différentes mesures prises pour contrôler les dépenses de santé : la promotion des génériques, la fermeture de lits, la restriction faite sur certains équipements médicaux… A contrario, après avoir fortement contenu les dépenses de santé dans les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix, la Grande-Bretagne a soutenu leur croissance, dès 2000, pour rattraper la moyenne européenne, soit 8 % du PIB sur les cinq dernières années. En 2008, les dépenses de santé en Grande-Bretagne ont atteint un niveau de 8,7 %, soit légèrement au-dessus de la moyenne européenne, à 8,3 %.
Certains pays, qui accordent une large place à la prise en charge des personnes âgées, consacrent des sommes importantes aux soins de longue durée. Il en va ainsi de la Norvège et du Danemark, dont 20 % des dépenses de santé sont consacrées aux soins de longue durée. Les dépenses en biens médicaux, principalement en médicaments, sont un poste de dépense important : en moyenne, les États européens consacrent un quart de leurs dépenses à l’achat de biens médicaux. Mais cela varie entre les États : la Suisse, la Norvège et la Grande-Bretagne n’y consacrent que 12-13 %, tandis que la République tchèque ou la Bulgarie y ont une part de 38 %. Les dépenses en actes chirurgicaux ont tendance à augmenter, du fait de l’expansion prise par la chirurgie ambulatoire, en particulier la chirurgie de la cataracte et de la hernie. Si l’ambulatoire et l'hospitalisation de jour représentent en France près de 11 % des dépenses de soins, ils ne comptent que pour 2 % en Allemagne, où l’hospitalisation de jour a été interdite dans les hôpitaux publics jusqu’à la fin des années quatre-vingt-dix.
La santé publique et la prévention (qui comprend entre autres les campagnes de prévention contre l’alcool, la cigarette mais aussi les campagnes de vaccination), ne comptent, en moyenne que pour 2,9 % des dépenses de santé des pays de l’Union européenne. En revanche, les dépenses en médicaments n’ont pas cessé de s’accroître, pour représenter 18 % de la totalité des dépenses de santé de l’Union européenne. En dix ans, les dépenses en médicaments par habitant ont crû de 50 % (exergue).
Les fonds publics paient 73,6 % des dépenses de santé
En moyenne, les fonds publics participent à hauteur de 73,6 % au paiement des dépenses de santé en 2008. À part Chypre, la puissance publique est le principal payeur, avec des variations. Au Luxembourg, en République tchèque, dans les pays scandinaves à l’exception de la Finlande, en Grande-Bretagne, en Roumanie et aux Pays-Bas, la part des fonds publics dépasse les 80 %.
Selon les projections de l’OCDE, les dépenses de santé devraient continuer à augmenter de manière structurelle, car les facteurs qui ont été à l’origine de cette hausse – progrès technologique et démographie vieillissante – vont continuer à produire leurs effets. Ainsi la part des dépenses de santé rapportée au PIB devrait doubler d’ici à 2050. Et la dépense publique consacrée à la santé, quand bien même les États adopteraient des réformes à même de la contenir, devrait augmenter de 50 % d’ici à 2050.
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