Politique hospitalière

Les directeurs de CHU restent sur le qui-vive

Publié le 22/05/2006
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APRÈS QUE le ministre de la Santé a affiché ses objectifs en matière de politique hospitalière à l’occasion du salon Hôpital Expo (« le Quotidien » du 18 mai), les directeurs de CHU affichent, par la voix de leur Conférence, une satisfaction mesurée. «Le ministre s’est montré clair et déterminé, constate Paul Castel, directeur du CHU de Strasbourg, qui préside cette organisation. Il garde le cap des réformes en cours (T2A, gouvernance, assouplissement du fonctionnement de l’hôpital...) et il affirme qu’il va amplifier l’effort sur la recherche, ce dont nous sommes demandeurs en CHU.» La Conférence décerne un bon point à l’annonce, dans le cadre «du probable plan Hôpital2012», du développement des systèmes d’information hospitaliers. Elle juge également positive l’idée de «l’intéressement des médecins qui prennent des responsabilités à l’hôpital, qu’ils soient responsables de pôle, président de CME...». «Nous y sommes favorables, explique Paul Castel, car ces charges ne sont pas faciles et les candidats ne se bousculent pas au portillon.» Dernier sujet de satisfaction : la décision par le ministre de faire en juillet un point financier sur l’évolution de la campagne budgétaire de 2006. Sur cette question des budgets toutefois, l’inquiétude demeure chez les directeurs de CHU. «Nous considérons toujours que l’Ondam (objectif national des dépenses d’assurance-maladie) hospitalier est insuffisant et qu’il met nos hôpitaux en difficulté, indique Paul Castel. Même si nous sommes d’accord pour faire des efforts de gestion, il ne faut pas se leurrer, on n’y arrivera pas en six mois. Le vote des Eprd (états prévisionnels des recettes et des dépenses) le montre bien (trois sur quatre, voire quatre sur cinq, sont présentés en déséquilibre) . C’est une approche pluriannuelle qu’il faut mettre en oeuvre.»

La Conférence des directeurs généraux de CHU réserve par ailleurs un accueil mitigé aux conclusions de la Cour des comptes en matière de gestion des ressources humaines à l’hôpital (« le Quotidien » du 16 mai). «Nous partageons ces conclusions, affirme Paul Castel, en ce sens que cela fait des années que nous disons que le carcan administratif qui nous enferme empêche toute gestion prévisionnelle des corps. A ce titre, ce qui s’est passé avec les infirmières –malgré nos alertes répétées, la pénurie s’est installée et il a fallu recourir à du personnel intérimaire beaucoup plus cher– est éloquent. Mais nous voulons souligner que tous les aspects de rigidité statutaire, de lourdeur des procédures... viennent de l’échelon national. Ce n’est pas la gestion des directeurs qui est en cause.»

> K. P.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7965